Cent jours après son installation, le gouvernement de transition dirigé par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé présente en substance, ce lundi 24 avril 2025, en sa Résidence officielle, les avancées et les défis de sa mission. Conformément à l’accord du 3 avril 2024, cinq grands chantiers ont guidé l’action gouvernementale : la sécurité, l’urgence humanitaire, l’État de droit, le référendum et les élections, ainsi que le redressement économique.
La sécurité, priorité absolue
« Les élections constituent le but ultime de la transition, tandis que la sécurité en est la condition », a martelé le chef du gouvernement. Face au climat d’insécurité qui entrave la vie quotidienne des citoyens et bloque les institutions, le gouvernement dit faire de la lutte contre la criminalité et les gangs armés une priorité incontournable.
À cet effet, un Secrétaraire d’État à la Sécurité publique a été nommé pour renforcer la coordination des politiques sécuritaires. « Notre engagement pour le rétablissement de la sécurité est marqué par un appui massif en équipements de sécurité pour la Police Nationale d’Haïti (PNH) et une meilleure prise en charge des policiers et employés civils », a-t-il souligné.
« Nous sommes en guerre contre les gangs, et cette guerre exige des moyens considérables. C’est pourquoi nous avons engagé un budget rectificatif qui doublera les ressources dédiées à la sécurité », a-t-il insisté.
Une réponse humanitaire urgente
Face à la crise humanitaire qui frappe le pays, notamment avec l’augmentation des déplacés internes et la précarité alimentaire, le gouvernement a nommé un ministre délégué auprès du Premier ministre en charge de la solidarité et des affaires humanitaires.
« Nous sommes confrontés à une crise sans précédent qui exige une réponse urgente et coordonnée. Notre mission est de conjurer la détresse de la population et d’apporter des solutions concrètes aux milliers de familles en souffrance », a déclaré le Premier ministre.
Appui aux élections et aux référendum
La transition a également pour objectif de préparer le terrain aux prochaines élections et le référendum constitutionnel. « Depuis 100 jours, nous suivons la feuille de route du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Nous avons complété le Conseil Électoral Provisoire (CEP) et lui avons donné un directeur exécutif pour faciliter l’organisation électorale et le référendum constitutionnel », a précisé Alix Didier Fils-Aimé.
Un financement supplémentaire de 10 millions de dollars a été injecté dans le Basket Fund, portant la contribution de l’État haïtien à 55 millions de dollars pour les élections. Le CEP, quant à lui, a entrepris l’évaluation des infrastructures électorales et le recrutement des membres des bureaux référendaires à travers les dix départements du pays.
Un ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des affaires électorales a également été désigné pour assurer la bonne exécution de ce processus.
Cohésion pour une transition réussie
Le Premier ministre a insisté sur l’importance de la cohésion entre les institutions pour assurer la stabilité du pays. Le 8 décembre 2024, le gouvernement a adopté le « Cadre de renforcement de la cohésion institutionnelle pour une transition réussie », un document stratégique visant à harmoniser les relations entre les deux branches de l’exécutif.
« Aucune force ne peut s’opposer à l’État lorsqu’il met les bonnes personnes aux bons postes et utilise efficacement ses ressources pour obtenir des résultats », a-t-il affirmé avec fermeté.
Un cap maintenu, malgré les défis
Si le gouvernement reconnaît l’ampleur des défis, il réaffirme sa détermination à mener cette transition à bien. « Le peuple haïtien peut compter sur nous : dans le respect de l’Accord du 3 avril, nous maintenons notre cap sur la sécurité, les élections, le référendum, la gouvernance efficace et le redressement économique. Nous ne changerons pas de route, nous n’allons pas regarder en arrière », a conclu Alix Didier Fils-Aimé.
Le Médiateur