Face à l’insécurité persistante dans l’Ouest, les autorités haïtiennes déplacent exceptionnellement la célébration officielle de la fête du drapeau au Cap-Haïtien, rompant avec la tradition qui privilégie l’Arcahaie, lieu symbolique de la création du drapeau national en 1803.
La fête du drapeau haïtien, prévue chaque 18 mai, sera cette année commémorée au Cap-Haïtien, une décision dictée par la persistance de l’insécurité dans le département de l’Ouest. Habituellement, cette journée emblématique se déroule à l’Arcahaie, la ville historique où le drapeau fut conçu, mais les menaces constantes des groupes armés rendent tout rassemblement officiel risqué dans la région.
Selon le Secrétaire d’État Bendjy Tilias, les autorités prévoient une cérémonie solennelle marquée par un Te Deum à la cathédrale Notre-Dame du Cap-Haïtien. Cet événement patriotique, avance-t-il, se veut également un moment de réflexion nationale sur les défis actuels et les moyens de sortir de la crise multidimensionnelle qui secoue le pays.
À noter que, l’organisation logistique de la célébration paraît compliquée. Les routes nationales principales étant sous le contrôle de groupes armés, les déplacements terrestres sont quasi impossibles. L’hélicoptère de l’État étant hors service, des discussions sont en cours pour utiliser des vols commerciaux, malgré les contraintes qu’ils impliquent.
Toutefois le Secrétaire d’État à la communication assure que la présidence entend tout de même marquer avec éclat les 222 ans du drapeau haïtien, en misant sur la symbolique forte de la cité de Henri Christophe.
Mario Jean-Pierre