Aujourd’hui tend à s’installer dans notre société – et de manière séditieuse, par les agissements et les discours de nos politiciens extraordinairement coupables -, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie, et qu’une forme de dictature se serait incrustée… De quoi faire péter de rire les observateurs les plus avisés.
Ces politiciens savent très bien ce que c’est qu’une dictature. La plupart d’entre eux ont servi – avec la plus inimaginable des soumissions – des régimes dictatoriaux (Duvalier, Aristide ou les militaires par civils interposés) aux fonctions de ministre, secrétaire d’Etat, directeur général, supporteur, officier des FAD’H… quand ils n’en ont pas été des victimes en raison de leur agenda subversif et frondeur. Ils savent très bien qu’une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, où on ne décrète pas les élections générales. Jamais.
La dictature justifie la haine, la violence pour en sortir. De tels régimes arrivent à fermer leur pays à toute influence étrangère, et à maintenir une mainmise constante sur la population, par une propagande intense et une censure de l’information.
Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre. Allez écouter nos politiciens s’exprimer allègrement sur certains médias qui leur sont inimaginablement complaisants, et vous identifierez aisément celles et ceux qui se font les chantres de la dictature. Si on veut parler de dicature, c’est sans aucun doute celle de l’opposition à Jovenel Moïse.
A titre d’exemple, Gonaïves est mise en état de siège par ces leaders originaires de la ville même, au détriment des milliers de parents qui ne peuvent conduire leurs enfants à l’école, de ces marchands du commerce informel qui ne peuvent exposer leurs étalages et subvenir aux besoins de leurs familles, de ces commerçants qui se sentent impuissants face aux hordes sauvages à qui on a choisi de distribuer des armes automatiques – lance-roquettes incluses, clament-ils fièrement – et surtout à l’indifférence d’une population qui a choisi de leur cracher dessus par pur mépris. Et la situation est la même à Port-au-Prince, et en quelques points du territoire.
Cette obsession pour la dictature d’une frange de l’opposition et de certains journalistes ou commentateurs politiques qui appellent ouvertement à la violation du droit au nom de la volonté populaire, et des oligarques corrompus contre lesquels s’insurge tant Jovenel Moïse, porte atteinte à la liberté individuelle.
Qui pense que Jovenel Moïse est un dictateur? Ces opposants qui soufflent sur les braises du populisme, sans pour autant s’investir pour protéger l’État de droit? Ces démagogues qui flattent les passions basses de la multitude, espérant en retour accéder au poste de « dictateur » de Jovenel Moïse? Pour surtout ne rien changer, ou continuer d’appliquer les solutions contre-productives dont ils ont le talent, pour avoir déjà été au timon des affaires, directement ou indirectement.
La dictature, c’est la politique dans toute sa nudité. Et pendant que les politiciens de l’opposition aboient, la caravane de Jovenel Moïse poursuit sa route. Tranquillement. Objectifs en vue: le referendum constitutionnel, les élections générales, la réforme de l’énergie électrique.
Haïti est, certes, malade. Mais force est de constater qu’elle n’est pas encore la Chine, la Corée du Nord, la Syrie, la République démocratique du Congo, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Tadjikistan, la Biélorussie, le Tchad, l’Erythrée, et Jovenel Moïse est loin, très loin d’associer son pays à ce club.
Yvon Jean Maxo