Il y a quelques jours, le journal québécois Le Devoir a publié une tribune intitulée « Il faut cesser de soutenir Jovenel Moïse en Haïti ». Le média a pris le soin de mentionner que le texte a été endossé par une centaine d’artistes, de militants et d’universitaires, dont Noam Chomsky, Naomi Klein, Roger Waters, Svend Robinson, Will Prosper et Alain Deneault. Si c’est une bonne nouvelle que d’autres peuples portent attention à ce qui se passe en Haïti, il est quand même triste de constater la manipulation dont est victime des personnes de grandes renommées notamment Noam Chomsky.
En effet, les signataires de la tribune se sont laissés berner par des acteurs en Haïti qui ne relatent pas ce qui se passe ici avec toute l’objectivité que cela requiert. Nous allons relever plusieurs mensonges relatés par l’article en question. Tout en espérant que la rédaction de Le Devoir en prendra note.
D’abord, l’article désigne les 3 mois de pays lock comme des manifestations massives et de grèves générales pour exiger la démission de Jovenel Moïse. En toute objectivité, il n’y avait pas de grève générale en Haïti mais une situation de terreur et des barricades tenus par des gens armés. Ce qui a contraint les habitants à rester chez eux. Un rapport des Nations-Unies a documenté les exactions commises par les gangs armés de l’opposition sur la population durant cette épisode.
L’article soutient que « la demande de Moïse de prolonger d’une année son mandat a été rejetée par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, la Fédération des Barreaux d’Haïti et d’autres institutions constitutionnelles ». Jovenel Moïse n’a demandé à aucune institution une prolongation de mandat. Aucune institution en Haïti ne peut autoriser la prolongation de mandat du président. Jovenel Moïse soutient que son mandat termine le 7 février 2022, en s’appuyant sur l’article 134-1 de la constitution qui fixe son mandat à 5 ans, et tenant en compte du fait qu’il est entré en fonction le 7 février 2017.
L’article dit que la police occupe la Cour de Cassation alors que ce n’est pas le cas. De plus, il est écrit dans cette tribune que « Jovenel Moïse a récemment fait pression sur l’ensemble du conseil électoral pour que les membres de celui-ci démissionnent, et qu’il a ensuite nommé unilatéralement de nouveaux membres ». D’abord, les membres de l’ancien CEP ont démissionné de leur propre gré ou sur demande des secteurs qu’ils ont représenté. De plus, Jovenel Moïse a contacté les secteurs traditionnels pour leur demander d’envoyer de nouveaux membres dans le nouveau CEP. Étant donné que certains ont refusé, le président a consulté d’autres secteurs pour former le conseil électoral.
Contrairement à ce qui se dit dans l’article, l’ONU n’a jamais démontré la culpabilité du gouvernement dans les actes de violences qui ont été commis à La Saline. Deux anciens fonctionnaires publics sont accusés certes mais le rapport n’a pas démontré un quelconque lien entre ce s’est passé et le gouvernement. Ces deux fonctionnaires ont été démis de leur fonction et sont à la disposition de la justice haïtienne.
Fort de tout ce qui précède, il convient de questionner la sincérité et l’objectivité de cette tribune. Est ce que les signataires ont menti? Est ce qu’ils ont été manipulés? Ou est ce qu’ils ont menti pour manipuler l’opinion publique canadienne en utilisant l’audience du journal Le Devoir? Ce sont des questions qui méritent d’être élucidées.
John Ronal Maximilien Montréal