À l’occasion du 19ème mois marquant l’assassinat du Président Jovenel en sa résidence privée le 7 juillet 2021 à Pelerin 5, l’ancien Premier ministre Laurent Salvador Lamothe a accordé une interview exclusive à l’animatrice de l’émission « No Filter », Hugline Jérôme, où il s’est exprimé sur la situation sécuritaire du pays et en a profité pour faire un retour sur sa gouvernance et les étonnantes circonstances qui ont conduit à sa démission forcée avant que le pays n’est basculé dans cette situation sécuritaire délétère.
D’emblée, l’ancien chef du Gouvernement a exprimé son ras-le-bol concernant cette lenteur planifiee de l’enquête sur l’assassinat du Président de la République Jovenel Moïse, tué selon lui, pour avoir osé travailler pour offrir à la population l’électricité 24/24, permettre aux cultivateurs d’irriguer leur plantation et de faciliter les plus pauvres d’avoir leur part d’avoir un lendemain meilleur. L’ancien Premier ministre qui promet qu’il ne reculera pas dans la quête de justice pour ce magnicide, avance que ceux qui ont commis le crime veulent maintenant s’attaquer à tous ceux qui exigent justice pour le 58ème Président, tué, a-t-il regrettée, comme si c’était une méprisable chose.
Revenant sur les trente-et-un mois passés à la tête du Gouvernement, Laurent Lamothe se félicite, d’une part, d’avoir eu des collaborateurs compétents et dévoués dont les anciens ministres Réginald Delva, Jean Renel Sanon… qui l’avaient aider à réduire le kidnapping à zéro. Car, a-t-il déclaré, son Gouvernement ne badinait pas avec les bandits. D’autre part, M. Lamothe a révélé qu’il a été trahi, par des membres de l’équipe du Président d’alors Michel Martelly pour avoir combattu les bandits. Le démantèlement du plus puissant gang de l’époque, « Galil » de Sonson La familia, a coûté ma révocation de la Primature. « J’ai failli perdre ma vie dans cette lutte acharnée contre la criminalité. J’ai été trop naïf », a-t-il renchéri.
Abordant la situation sécuritaire délétère dans laquelle est plongé le pays, Laurent Lamothe se montre révolter face à cette domination des gangs dans le pays. Pour l’ancien chef du CSPN, il y a un manque de volonté politique pour freiner cette machine infernale de l’insécurité. Celui qui a pu permettre le retour du pays sur la carte touristique mondiale grâce à un climat de sécurité stable et une ministre qui s’y connait en matière touristique, en la personne de Stéphanie Balmir Villedrouin, conseille à l’équipe au pouvoir d’équiper et d’entraîner 1000 policiers parmi les 14 000 pour matter le phénomène des gangs rapidement. « Le bien doit primer sur le mal », croit l’ancien Premier ministre haïtien qui reproche à l’équipe au pouvoir de ne pas negliger la Police nationale. Ce qui cause l’assassinat en cascade de ses agents et la multiplication des réseaux de gangs dans le pays.
Jean-Edner Maximilien