Acculé par de graves accusations de corruption venues aussi bien des syndicats internes que des organisations de défense des droits humains, le ministre des Affaires Sociales et du Travail, Georges Wilbert Franck, a trouvé une parade classique de l’école des illusionnistes politiques : organiser, ce jeudi 23 mai, un grand show baptisé « 40 000 stages pour l’avenir ». Rien de tel qu’un feu d’artifice de promesses creuses pour détourner l’attention d’une gestion jugée désastreuse.
Ironie tragique : ce programme tombe au moment même où les entreprises ferment boutique les unes après les autres, étranglées par une insécurité galopante. Dans son propre ministère, les employés attendent encore les rechargements de leurs cartes de débit, les avantages sociaux se volatilisent, et sur le salaire minimum, le ministre reste aussi silencieux qu’un complice. À croire qu’il a été nommé non pas pour protéger les travailleurs, mais pour servir les appétits gargantuesques de certains patrons.
Pire encore, chauffeurs et passagers étouffent sous des tarifs de transport en hausse, alimentés par les « péages » imposés par des gangs qui règnent en toute impunité. Et pendant que le chaos s’installe, le ministre, censé réguler ce secteur, préfère s’éclipser dans un mutisme stratégique pour sauver son fauteuil.
Distribuer 60 lettres d’affectation sous les projecteurs de l’hôtel Oasis tout en parlant de 40 000 stages hypothétiques — à moins de 10 mois de la fin du mandat —, c’est jeter quelques miettes à une population affamée et oser appeler cela un banquet républicain. Un ministre incapable de garantir le minimum vital à l’institution qu’il dirige prétend désormais bâtir l’avenir de la jeunesse haïtienne ?
Quand la maison brûle, Georges Wilbert Franck, lui, sort son violon et joue la mélodie de l’insertion professionnelle. Bienvenue au théâtre du MAST. Et surtout, ouvrez bien les yeux : plus la population s’effondre, plus le ministre vend du rêve. Si le CPT et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ne se réveillent pas pour mettre fin à cette mascarade, n ap resi konn Jòj !
Max A. Antoine