Le Commissaire du Gouvernement Paul Eronce Villard a procédé à la libération de 33 mineurs, le lundi 14 janvier 2019, et démontre qu’il veut faire de la lutte contre la détention préventive prolongée le fer de lance de la politique du parquet.
Certains de ces mineurs ont pour la plupart été incarcérés au Centre de Rééducation des Mineurs en Conflit avec la Loi, (CERMICOL), à Delmas 33. Les autres étaient enfermés aux prisons civiles de Port-au-Prince, de Croix-des-Bouquets et au centre de Carrefour.
Le chef du parquet, déterminé à venir à bout de la détention préventive prolongée, se dit choquer de constater que sur un total de 108 mineurs détenus dans la juridiction de Port-au-Prince, seulement 7 ont été déférés par devant leur juge naturel.
Selon le chef de la poursuite, la détention préventive prolongée est un gros problème qui empêche la bonne marche de l’appareil judiciaire et doit à tout prix être stoppée par l’adoption de nouvelles mesures.
Il rappelle également que des lois comme celle de 1961 et des conventions signées et ratifiées par le pays, font de la protection des mineurs une obligation légitime en plus d’être morale. Il invite les familles à assumer leurs responsabilités envers les enfants. Car la famille dit-il « est la meilleure cellule de protection des enfants ».
Marie Ange Jean, substitut Commissaire du Gouvernement, chargée du dossier des mineurs, a de son côté informé qu’un programme de réinsertion sera mis au bénéfice des anciens pensionnaires afin qu’ils aient une meilleure orientation dans la société.
Cette initiative lancée par le parquet a été saluée et encouragée par différentes institutions de défense des droits de L’homme, dont l’Institut Mobile d’Éducation Démocratique (IMED). La Directrice de l’IMED, Ketly Julien, présente lors de la cérémonie, félicite la démarche et admet elle aussi que la détention préventive prolongée constitue l’un des facteurs de blocage du système judiciaire du pays. Elle confie également qu’un programme nommé « Accès à la justice et protection des mineurs en détention préventive au CERMICOL et à la prison civile de Port-au-Prince », financé par la MINUJUSTH a été mis en place pour lutter contre ce fléau qu’est la détention préventive prolongée.
Le Médiateur