Depuis que Jovenel Moïse se paie la confiance de l’Occident par des votes non justifiés à l’OEA, parait-il qu’il a repris confiance et ne serait plus intéressé à s’assoir avec l’opposition comme il l’entendait, il y a de cela un mois !
Alors que la première mission du Premier Ministre Jean-Henry Céant lors de son accession à la tête du Gouvernement fut le lancement du dialogue avec les opposants de Jovenel Moïse ; il avait même reçu les pleins pouvoirs du Président de la République pour aboutir à cette fin ; or maintenant on se retrouve avec un exécutif avec deux tendances divergentes :
D’un côté, un Premier ministre qui se lance dans un processus de conciliation pour ne pas dire réconciliation entre différents acteurs de la scène politique haïtienne ; d’un autre côté, un Président qui reprend confiance et qui tente de jouer le tout pour le tout pour garder son pouvoir.
En comparant l’attitude défaitiste du Président Jovenel Moïse lors des vives tensions qui régnaient en Haïti durant le dernier trimestre de l’année 2018 par rapport à son attitude hautaine et irrévérencieuse en cette fin du mois de janvier, on s’interroge sur la provenance de cette mise en confiance de laquelle il jouit excessivement ?
Là on se retrouve dans une grande cacophonie, car on se demande qui tire vraiment les ficelles dans ce jeu sensible qu’on est en train d’assister en Haïti ces derniers jours ?
La première analyse à faire, c’est de considérer que depuis les prises de position d’Haïti au sein de l’OEA face au Venezuela, qui dans un premier temps a voté contre le Président Maduro, pour ensuite voter en faveur du Sénateur Juan Guaido s’autoproclamant Président du Venezuela, on assiste aussi à une redirection de la politique de Jovenel Moïse.
De plus, Jovenel Moïse a manifestement affirmé son désaccord avec Jean-Henry Céant, lorsqu’il s’est déclaré insatisfait du travail du Chef du Gouvernement lors de l’ouverture officielle du Forum national autour du Pacte de Gouvernabilité le 22 janvier 2019. Alors que le Président devait venir solder un dialogue, il a pourtant lancé une guerre ouverte qui a même porté le Premier ministre à quitter la salle avant la fin de cette cérémonie pourtant si vitale pour la Nation.
Ce revirement radical en si peu de temps est à questionner !
Puisque le terrain est aplani pour le Président et que ses alliés de l’occident joue à la marionnette avec lui, il a déjà oublié la pression qui pesait sur lui les 17 octobre et 18 novembre derniers. Lui qui réclamait continuellement le dialogue, a boudé le Forum national autour du Pacte de Gouvernabilité.
Fort de ces constats, il devient de plus en plus urgent de cerner les vraies intentions du locataire du Palais National et de se demander qui est son patron en ce moment : Le peuple haïtien ou bien l’Occident ?
De toute évidence, en ce moment Jovenel Moïse est sur le point de sortir ses grands jeux et parait-il que Jean-Henry Céant ne serait alors qu’un fusible négligeable à son égard ! Espérons que très bientôt, le Président de la République ne se retrouve pas comme un petit qui joue dans la cours des grands, car les élections de 2019 restent jusque-là un grand défi tant pour lui que pour le Premier ministre.
L’Archange