En dépit de plusieurs annonces de l’arrivage de cargaisons de carburant dans les rades de Port-au-Prince, force est de constater combien des automobilistes continuent de faire la queue dans des pompes à essence en vue de s’en approvisionner. Ce qui ne manque pas de soulever les colères des chauffeurs qui assurent le transport en commun notamment ceux de motos-taxis et de camionnettes.
Alors que, dans son intervention faite sur la radio Magic9 ce mardi 10 septembre 2019, le Premier ministre démissionnaire Jean Michel Lapin a fait savoir : « Depuis tantôt un an le carburant devient une activité économique aux mains du secteur privé ».
Le Premier ministre a souligné qu’il y a un manque de coordination au niveau du secteur privé dans la façon de procéder aux commandes d’importation. Ce qui pourrait être, selon lui, à la base de cette rareté de carburant.
« La semaine dernière, une compagnie avait placé sa commande et a partagé sa cargaison avec les autres compagnies. Il faut placer les commandes comme cela se faisait auparavant parmi les six compagnies de ce secteur », préconise le PM démissionnaire.
En ce qui a trait aux allégations selon lesquelles cette pénurie est due aux dettes de l’État envers les compagnies pétrolières, le Premier ministre dit que le gouvernement est entrain de l’éponger. De 8 milliards, il est passé à 4 milliards de gourdes. Et le Gouvernement continue jusqu’à son effacement complet.
Entre temps, des pompistes de certaines stations d’essence poursuivent la vente du carburant dans des gallons au vu et au su de tout le monde. Ce qui porte plusieurs observateurs à croire que les propriétaires des pompes à essences encouragent le marché noir du carburant. Est-ce pour maximiser de manière frauduleuse leur profit ou pour soulever la population contre le Pouvoir en place ?
Frédo Pierre