Si le départ du Président Jovenel Moïse du Pouvoir était conditionné par la capacité de violence de l’opposition politique radicale, cette seule journée de ce vendredi 27 septembre 2019 aurait été nettement suffisante pour parler de la présidence de Jovenel Moïse au passé.
Il n’y a pas eu de cataclysme, mais les dégâts causés par la violence ont atteint le paroxysme ce vendredi 27 septembre 2019 qui marquera les esprits. Les principales villes de la République étaient en ébullition.
Au Cap-Haïtien, plusieurs maisons ont été incendiées suite à une fusillade qui a causé plusieurs blessés; à Saint-Marc, le Sous-Commissariat a été pris d’assaut; à Ouanaminthe, le Lycée Capois Lamort a failli détruire sous les flammes; à Jacmel, des véhicules incendiés et plusieurs blessés par balles recensés; aux Cayes, des dégâts matériels, scènes de pillage et des blessés par balles enregistrés; à Jérémie, on a compté des dégâts matériels et des victimes par balles;
À Petit-Goâve, on a mis le feu au Parquet de cette juridiction; à Cité-Soleil, la base d’une Unité spécialisée de la Police Nationale d’Haïti est prise d’assaut; à Delmas et Pétion-Ville, quant à elles, on dirait que ces deux Communes représentaient là où se situe l’épicentre de ce séisme. Plusieurs entreprises ont été pillées et incendiées, plusieurs personnes blessées par balles, plusieurs automobiles passés sous les flammes ou ont eu leur vitre brisée. Les casseurs et les manifestants ont croisé le fer avec les forces de l’ordre durant toute la journée.
Les principaux leaders de l’opposition politique radicale: Schiller Louidor, Me André Michel, Moïse Jean-Charles, Réginald Boulos, des représentantes du Parti Fanmi Lavalas, Youri Latortue et les quatre Sénateurs de l’opposition politique et co ont lancé cette journée de mobilisation générale baptisée « Opération Moun Fou ». Ils entendent inciter la population à occuper constamment les rues en vue de ravir le Pouvoir au Président Jovenel Moïse.
Certes, comme dit le viel adage: « Konstitisyon se papye, bayonèt se fè », ces vielles feuilles de papiers aussi insignifiantes qu’elles puissent paraître représentent le socle d’un État de droit et le fondement même de la démocratie.
Aussi, ne convient-il pas de rappeler que la violence peut détruire des vies et des biens, mais non pas la Constitution? Que ces leaders qui veulent réellement un dénouement à cette crise manifestent leur volonté de répondre au dialogue proposé par le Président de la République. Que ceux qui ne jurent que par sa tête attendent les élections.
Le Président Jovenel Moïse est investi d’un Pouvoir constitutionnel. Toute autre forme de départ, si ce n’est qu’un coup-d’état, passe par le dialogue.
Frédo Pierre