Dans une conférence de presse d’environ une heure tenue ce mardi 15 octobre 2019, le Président de la République, Jovenel Moïse, est sorti de son silence et dénonce ouvertement des acteurs de différents contrats qu’il a résiliés.
Après avoir exprimé sa sympathie aux diverses victimes des dernières revendications, le Président s’est tout de suite attaqué à la source du problème qui, selon lui, est les gardiens du système.
Le concept « système » a été récurrent dans son intervention, c’est un mécanisme dirigé par une équipe qui maintient le pays dans la crasse en abusant de tous les privilèges. Selon le Chef de l’État, la vraie raison de la crise actuelle est sa décision de « couper les privilèges des gardiens et héritiers du système ».
Il a pointé du doigt tout d’abord de gros contrats énergétiques, de nettoyage et tant d’autres signés entre l’État haïtien et des particuliers qu’il avait décidés de rompre, et des prêts exorbitants que reçoivent certains citoyens.
Ensuite, il a confié qu’un gardien du système s’est rendu au Palais National pour l’avertir que sa décision de lancer le programme « Kredi atè plat » accessible à tous est dangereuse et nuirait aux membres du système qui reçoivent déjà des prêts juteux.
Le locataire du Palais National a également fait savoir que ce système a une capacité incroyable de se régénérer et qu’il subit des représailles à la suite de ses décisions qui n’arrangent pas les gardiens.
Il invite le peuple, victime du système, à essayer de comprendre ce qui trame réellement dans le pays. Réitérant son appel au dialogue, le Président Moïse a indiqué clairement qu’il ne va pas démissionner et que cette sortie de crise, selon lui, ne peut se faire que par le seul moyen de dialogue.
Il en a profité pour faire savoir que la firme de sécurité présente au pays n’est là que pour évaluer le dispositif sécuritaire du Président aux fins d’y porter des améliorations comme tel a été le cas sous ses prédécesseurs.
Face à certaines questions des journalistes qui insistaient à avoir des noms des représentants du système qu’il attaque, le premier citoyen de la Nation, se refusant d’indiquer des noms, termine son intervention en demandant au peuple haïtien de « suivre son regard » pour voir de qui il est en train de parler.
Rijkaard Medii