Après deux jours d’émeutes et de saccages au Chili suite à la hausse des prix du ticket de métro, au moins sept personnes sont mortes lors d’affrontements violents et d’incendies criminels. L’état d’urgence décrété par le président est toujours maintenu, cependant il recule sur les hausses des tarifs.
Onze personnes ont été tuées dans les émeutes qui ont secoué le Chili, a annoncé lundi la gouverneure de Santiago, Karla Rubilar, révisant à la hausse un précédent bilan de sept morts. Trois morts samedi et huit hier dimanche.
Parmi ces victimes, cinq ont péri dans l’incendie d’une usine de vêtements en proie à des pillages dans le nord de la capitale, a annoncé à des médias locaux le commandant des pompiers de Santiago, Diego Velasquez. Deux autres ont également été blessées par balles et hospitalisées dans un état « grave » après un incident avec la police lors de pillages.
Des dizaines de supermarchés, de véhicules et de stations-services ont été saccagés ou incendiés. Les bus et les stations de métro particulièrement ciblés. Selon le gouvernement, 78 stations de métro ont subi des dommages dont certaines ont été totalement détruites.
Après trois jours de violences, le centre de la capitale chilienne et d’autres grandes villes, comme Valparaiso et Concepcion, offraient dimanche un visage de désolation. Selon les autorités, 1 462 personnes ont été arrêtées dans tout le pays dont 644 dans la capitale et 848 dans le reste du pays.
Le président chilien, Sebastian Pinera, a annoncé, dimanche 20 octobre, l’extension de l’état d’urgence aux villes du nord et du sud.
« Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant qui est prêt à faire usage de la violence sans aucune limite », a-t-il déclaré dans une allocution à la télévision depuis le siège de l’armée à Santiago.
Les émeutes qui secouent le pays sont survenues à la suite d’un mouvement de contestation, initié par des lycéens et des étudiants, qui a débuté il y a deux semaines en raison de la hausse du prix du ticket de métro. Face à la contestation, le président chilien a annoncé qu’il gelait la hausse du prix du titre de transport.
Ces dégâts dans le métro sont évalués à plus de 300 millions de dollars et un retour à la normale sur certaines lignes pourrait prendre « des mois », a indiqué dimanche le président de la compagnie nationale de transports publics, Louis de Grange.
Rijkaard Medii
Source: AFP