La sonnette d’alarme est encore une fois tirée sur les conséquences du changement climatique, et cette fois c’est l’économie mondiale qui est menacée car un rapport de la Banque des Règlements Internationaux (BRI), publié le 20 janvier, vient d’annoncer que le changement climatique causera la prochaine crise financière.
Dans un article intitulé « Le cygne vert », l’institution basée à Bâle et qui est une sorte de banque centrale prévient que le changement climatique pourrait déclencher « des événements potentiellement extrêmement perturbateurs financièrement », qui pourraient déclencher la prochaine crise financière mondiale.
Pour les économistes, la complexité d’une crise engendrée par le changement climatique est bien plus élevée, avec toute une série de réactions en chaîne et d’effets en cascade associés, qui peuvent « engendrer des dynamiques environnementales, géopolitiques, sociales et économiques, fondamentalement imprévisibles ».
Le rapport insiste, de ce fait, sur la nécessité pour les banques centrales d’avoir un rôle plus proactif pour amorcer des changements de politique au niveau national et mondial. Parmi les initiatives proposées, une nouvelle approche pour déterminer les risques liés au climat, en utilisant des modèles prévisionnels fondés sur des méthodologies prospectives.
Elles sont aussi invitées à prendre en compte les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) de l’ONU dans la gestion de leurs réserves monétaires, afin d’investir dans la finance dite verte et atteindre un modèle plus durable grâce aux politiques monétaires.
« Je pense que nous pourrions être sur le point d’observer quelque chose qui pourrait être à l’origine de la prochaine crise financière systémique », a déclaré Luiz Awazu Pereira Da Silva, l’un des principaux auteurs du rapport.
Rappelons que le nombre d’événements météorologiques extrêmes a quadruplé au cours des 40 dernières années et Pereira Da Silva a souligné qu’il n’y pas de solutions miracles face à cette crise.
François Villeroy de Galhau, de la banque de France, a ajouté de son côté que le changement climatique devait faire partie de tous les modèles économiques et de prévision.
« Le changement climatique pose des défis sans précédent aux sociétés humaines, et notre communauté de banques centrales et de superviseurs ne peut pas se considérer à l’abri des risques », a déclaré Villeroy de Galhau.
Plus près de chez nous, l’ancien Premier Ministre haïtien Laurent Salvador Lamothe qui milite activement contre le changement climatique interpelle sur le fait que nous n’avons pas le luxe de débattre ou non de l’existence du changement climatique.
Celui qui est à l’origine de la première zone climatique intelligente dans le monde souligne : « Tout le globe est touché, aucune région n’est immunisée et c’est pour cette raison que les pays et les Nations doivent se mettre ensemble pour s’attaquer à l’impact du changement climatique. »
À cet effet, la BRI appelle à une plus grande mobilisation mondiale des ressources publiques pour contenir les retombées financières du changement climatique.
Rijkaard Medii
Source: Aljazeera