« Il y a trop de temps que cela dure, Il faut que cela cesse », pour répéter le feu Jean Léopold Dominique, ce célèbre journaliste haïtien, lâchement assassiné, il y a 20 ans. Après dix ans de paiement de black-out à 12 millions dollars us chaque mois à la compagnie Sogener S.A de Dimitri Vorbe et consorts, selon des sources officieuses, l’heure de la révolte a enfin sonné. Nous en avons assez de black-out !
1 milliard 200 millions de dollars us, Haïti, notre pauvre mère, a dû verser en espace de 10 ans pour un service non rendu (la fourniture d’énergies électriques). Ce, en dépit de ses maigres ressources qui ne cessent de décroître. Elle les a versés comme cette damnée-là qui a été contrainte, malgré son atroce souffrance, de verser son sang, en silence, jusqu’à rendre l’âme.
De tel fardeau, nous rappelle le paiement forcé de la reconnaissance de notre indépendance acquise sur le champ de bataille, au prix du sang, à la France sous la présidence de Jean-Claude Boyer entre 1823 et 1825. Certes les Vorbe ne sont pas Haïtiens d’origine, mais qu’est-ce qui leur a incités à facturer la Première République noire indépendante du monde d’un si lourd tribu en si peu de temps ? Voulaient-ils la tenir dans un esclavage économique déguisé ?
« Cessons de financer le black-out aujourd’hui pour avoir l’électricité 24h/24 demain », ce cri de révolte du Président de la République, Jovenel Moïse, lancé le 15 octobre 2019 dans les jardins du palais national, est celui de tous les citoyens et citoyennes responsables qui disent que leurs taxes doivent servir à remembrer l’agriculture, à améliorer la qualité de l’éducation, à construire des infrastructures routières, électriques, sportives… et non renflouer le compte en banque d’un petit groupe d’oligarques corrompus au nom d’un quelconque contrat d’approvisionnement de l’EdH en énergie électrique ou tout autre forme d’escroquerie.
« Vox populi, vox Dei », dit le vieil adage latin. L’affaire du courant électrique est l’affaire du Peuple haïtien. le boycottage du courant électrique 24h/24, qui se fait même au sein de l’EdH, est un secret de Polichinelle. Ses auteurs le font pour pérenniser le commerce du black-out. Mais c’est sans compter si la Justice assume ses responsabilités et les mettra hors d’état de nuire. Nous l’avons déjà vu ce stratagème au parlement haïtien avec le blocage de 150 millions de dollars us de prêt de la République de Taïwan à l’État haïtien pour la question de l’énergie électrique..
Cette fois, la population est assez édifiée. « Pa gen wout pa bwa. Sezaryèn nan ap fèt, timoun nan pap mouri, manman an pap mouri », pour reprendre les mots du Président de la République concernant exprimant sa ferme conviction d’électrifier Haïti 24 heures sur 24.
Fredo Pierre