Dans la nuit du 17 février 2019, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a procédé à l’arrestation de 8 individus lourdement armés, à bord de deux véhicules, dans les proximités de la Banque de la République d’Haïti (BRH). Parmi ces 8 personnes, on compte 1 haïtien et 7 étrangers, dont 5 américains, un russe et un serbe.
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Depuis, l’actualité locale est prise en otage par ce fait perplexe qui laisse la grande majorité dans l’ombre. En guise d’informations, les rumeurs circulent de bouche en bouche jusqu’à créer la plus grande confusion autour de cette affaire.
Pourtant, nombreux sont ceux qui sont restés sur leur soif à attendre les vraies informations, car beaucoup de questions pertinentes sont encore pendantes, telles que :
Qui sont véritablement ces personnages ? Pourquoi sont-ils en Haïti ? Quelle a été leur mission ? Au compte de qui travaillent-ils ? Où sont-ils en ce moment ?
Mais la grande question est : Au regard de la loi, comment doit-on ou devrait-on traiter un tel cas ?
Toutefois, en marge de ces interrogations, l’équipe de Le Médiateur s’est profondément renseigné sur l’affaire et est parvenu à ces informations subtiles qu’elle compte révéler au grand public :
1. Après 3 jours de tractations, les américains ont été évacués de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) dans l’après-midi du 21 février 2019 pour être transportés à l’aéroport internationale de Port-au-Prince en direction des États-Unis d’Amérique, sans aucune explication des autorités judiciaires à la population haïtienne ;
2. Lorsque cet après-midi du 21 février 2019, l’haïtien a appris la nouvelle de la bouche de son avocat que les étrangers avaient déjà laissé le pays et ont même été relâché, il était fou de rage. C’est également cet après-midi, vers les 4 heures qu’il a appris cette histoire de tentative d’assassinat sur la personne du Premier ministre.
À cette nouvelle, il a tout de suite refusé de parler aux enquêteurs de la DCPJ. Il a insinué qu’il ne va plus répondre aux questions puisque les étrangers sont déjà hors de cause ;
Il continua pour dire qu’il est tout simplement un chauffeur et un traducteur et qu’il travaille à cette compagnie depuis plus de 5 ans. Il affirma : « Si j’étais au courant d’une quelconque histoire de planification d’assassinat du PM pensez-vous que je serais assez bête pour me présenter aux agents de sécurité de la BRH pour leur demander de me laisser rentrer avec ces étrangers ? » Il a juré qu’il ne savait pas ce qu’il y avait dans les valises des étrangers. Il est un simple chauffeur et son rôle c’est de conduire sans poser de questions ni s’adresser aux Vip. D’ailleurs, il avance que la formule imposée aux chauffeurs est : Shut up and drive : taisez-vous et conduisez !
3. Les serbes, quant à eux, ont été évacués de la cellule de la DCPJ au cours de la nuit du 21 février. Les agents de la DCPJ ont fait comprendre au seul haïtien arrêté dans ce dossier que ces derniers allaient répondre à certaines questions. Les serbes pris de peur, ont dit aux policiers : « Pourquoi laissez-vous l’haïtien alors que c’est lui notre traducteur ? » À cette question, les agents ont répondu que ce ne sera pas long, c’est juste un éclaircissement qu’ils auront à apporter, pourtant les serbes ont été relâchés eux aussi, alors que le pauvre haïtien est encore retenu ;
Mais finalement, on se demande pourquoi toutes ces zones d’ombre dans un dossier si sensible qui met en branle la sûreté de l’état ?
Comment cela se fait-il que les étrangers aient été relâchés pour défaut de charge, et on répète : relâchés et non extradés, alors que le citoyen haïtien arrêté dans le cadre de cette même affaire soit encore en garde à vue ?
Définitivement, ces faits alarmants et décevants nous prouvent encore une fois notre niveau de bassesse, dès qu’il s’agit de traiter avec le blanc. Esclaves nous étions, esclaves nous demeurons, car la volonté d’être des hommes et des femmes libres de corps et d’esprit nous fait largement défaut.
Nous autres, nous avons assumé notre part de responsabilité en alertant la société de ces magouilles qui se manigancent au détriment du citoyen haïtien Michael ESTERA, maintenant il revient à la Nation et aux défenseurs des droits humains de jouer leur partition pour stopper cette nouvelle dérive de la justice haïtienne.
L’Archange