Nous ne sommes pas en 2004, mais ce qui se passe actuellement dans l’arène politique haïtienne n’est pas si différente de ce qu’on a vécu en cette date charnière marquant la fin de règne du régime de l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide.
Les barons du système politique et économique de la République se convergent, montrent leurs muscles et sortent toutes leurs artilleries contre Jovenel Moïse en vue de le renverser du fauteuil présidentiel.
D’une part, des figures emblématiques du système faisant partie de l’élite économique du pays, ceux-là même qui ont toujours voulu avoir le monopole du commerce dans le pays, réclament à tout bout de champs le départ du Président constitutionnellement et démocratiquement élu, Jovenel Moïse.
D’autre part, des politiciens véreux, pères fondateurs du système pour la plupart, n’arrivant pas à digérer la présence de Jovenel Moïse à la présidence du pays, ne jurent que par sa tête. Pour ce faire, ils utilisent tous les stratagèmes, même les plus inimaginables au nom d’un changement de système et la reddition des comptes concernant le procès PetroCaribe.
Quels sont les plus grands crimes du Président Jovenel Moïse alors ?
Sur le plan économique, Jovenel Moïse n’a tiré aucune leçon des dirigeants précédents. Il a osé déranger le statu quo en tentant de réviser les contrats des grands manitous du système dont Réginald Boulos, Dimitri Vorbe et consorts. De surcroît, il a voulu faire de sa Caravane de changement un véritable moteur de revitalisation et de redynamisation de la production locale. Ce qui représente une gifle impardonnable pour ces investisseurs-importateurs.
Sur le plan politique, ses visions novatrices et ses réalisations au profit de ceux qui comme lui, viennent du fin fond de l’arrière-pays témoignent une sorte de révolution tranquille. D’autant plus que le Président n’était pas du sérail. Il ne figurait pas parmi ces hommes politiques traditionnels et rétrogrades. De but en blanc, il venait bouleverser l’ordre politique établi.
Convergence pour la vengeance
Ce n’est pas que ces deux principaux barons-là qui prennent en otage le progrès et le développement de la masse défavorisée, vivent tellement en symbiose, mais, au lieu de leur déchéance, ils priorisent la concertation, car ils n’ont cessé de s’accuser quand leurs intérêts sont mis en cause.
Et, comme seigneurs du système, ils mettent tout en branle pour chambouler Jovenel Moïse du pouvoir sous couvert du rapport PetroCaribe : alliances contre-natures, manifestations émaillées de violences, manipulations politico-médiatiques, incitations à la violence entre autres. Rien n’est épargné pour atteindre leur objectif.
Le paradoxe de cette situation c’est qu’on retrouve des leaders « Lavalas », qui subissaient et dénonçaient cet acte antidémocratique et anti constitutionnel en 2004 contre Jean Bertrand Aristide, s’associer avec ces « intouchables » du Secteur privé pour réaliser ce coup monté.
Fred Chéry