De retour au pays après avoir représenté Haïti à la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, a livré le dimanche 29 septembre 2025 un bilan teinté de gravité et d’appels à l’action. Accueilli au salon diplomatique de l’aéroport Toussaint Louverture par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et des membres du gouvernement, il a placé son intervention sous le signe de la responsabilité et de l’urgence.
« Depuis la tribune des Nations unies, j’ai dit haut et fort : Haïti demande la paix. Haïti a besoin de paix. Sans sécurité, tous nos efforts sont vains », a-t-il martelé, rappelant que la première exigence du peuple demeure la sécurité. Pour lui, protéger les écoles, donner un avenir aux jeunes et permettre à chacun de vivre dignement ne sont possibles que dans un climat de stabilité.
Le président du CPT a aussi mis l’accent sur la nécessité d’assainir les finances publiques. Il a annoncé la réalisation d’audits du Fonds national de l’éducation (FNE), de l’Autorité portuaire nationale (APN) et de l’Administration générale des Douanes (AGD). « Nous devons instaurer l’ordre dans nos finances publiques, afin de garantir une meilleure utilisation de l’argent des contribuables et mettre fin à l’opacité qui nourrit la méfiance », a-t-il souligné, liant la lutte contre la corruption à celle contre l’insécurité.
Sur le plan international, Laurent Saint-Cyr s’est félicité que plus de 20 pays aient évoqué la situation d’Haïti à l’ONU. Mais il a averti : « Je ne serai satisfait que lorsqu’on passera des discours aux actions. Le peuple attend des résultats, pas des promesses. » Concernant la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), il a confirmé que les négociations progressent, remerciant les États-Unis pour leur leadership, le Kenya pour son rôle central, ainsi que plusieurs pays de la région et du G7 pour leur engagement financier et logistique.
Au-delà du dossier sécuritaire, Saint-Cyr a insisté sur l’importance de la transition politique et du processus électoral. « Nous devons prouver au peuple que cette étape n’est pas une simple parenthèse, mais un passage vers un avenir institutionnel plus solide », a-t-il affirmé.
Il faut signaler que son message final a résonné comme un avertissement autant qu’un engagement : « Ce n’est pas le moment de beaux discours. Ce que le peuple attend, ce sont des actions tangibles. »
Mario Jean-Pierre