« Quand le commerce se pratique au Temple de Thémis, les lois se taisent. Aidant des mains sales, les bourreaux sortent tranquillement de leur repère pour aller se faire laver ».
À la surprise générale, ce jeudi 30 janvier, le juge d’Instruction Merlan Belabre a entendu, en son bureau, Jean-Marie Vorbe, le directeur général de la Société Générale d’Énergie (SOGENER), qu’on croyait pourtant être en cavale depuis le mois de novembre de l’année précédente. Puis ce dernier a laissé le carré du juge tout simplement.
Une audition qui révolte les avocats de l’État haïtien dont Me Éphésien Joassaint estimant que le juge a commis un « Acte de forfaiture grave » car, selon l’homme de loi, l’État haïtien a déjà intenté une action en dessaisissement contre le magistrat pour « suspicion légitime ». Aussi Me Joassaint prévient qu’il va porter plainte contre le juge au Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire (CSPJ), d’après lui, qui se croit être « un Pic de La Mirandole ».
De son côté, le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant, rejette d’un revers de main la décision du juge instructeur. Le chef du parquet affirme que les mandats d’amener lancés contre les responsables de Sogener et consorts restent debout et demande aux autorités policières de continuer à traquer ces fugitifs.
À noter que les responsables de la Société Générale d’Énergie S.A (SOGENER) dont Dimitri Vorbe, Jean-Marie Vorbe, entre autres sont ont vite pris la poudre d’escampette après avoir décerné des mandats d’amener contre eux pour surfacturation de plus de 123 millions de dollars américains du prix d’Énergies électriques aux préjudices de l’État haïtien, faux et usage de faux, enrichissement illicite et association de malfaiteurs.
Doit-on se fier aux rumeurs laissant croire que la famille Vorbe a déjà versé plus d’un millions de dollars au Juge Belabre afin de les blanchir dans ce dossier ?
Fredo Pierre