Haïti, dans son histoire, a toujours connu une vie politique mouvementée. C’est un pays qui est réputé dans les coups d’états. Il est devenu un fait presque normal qu’un Chef d’État élu légitimement n’arrive pas à terminer son mandat. On utilise le concept normal pour mieux montrer une facilité et une habitude de désobéissance à la Constitution car dans son article 134.1 dispose : « La durée du mandat présidentiel est de cinq (5) ans. Cette période commence et se termine le 7 février, suivant la date des élections. »
Malgré la tenue des élections qui aboutissent à un gouvernement légitime, la vie politique reste et demeure imprévisible et instable. On ne va pas procéder, en effet, à un exposé fort sur l’histoire d’Haïti, mais l’intention est d’abord d’énoncer sous forme de faits et d’évènements des luttes politiques et de comprendre les problèmes et enjeux qui s’y trouvent.
Autour des années 1804 jusqu’à aujourd’hui, Haïti a connu 52 Présidents élus. Seulement 24% d’entre eux ont pu terminer leur mandat alors que 54% ont été renversés ou exilés. Le politologue Roudy Stanley Penn en a fait la remarque dans un tableau rendu public le 23 avril 2019.
Cela porte à comprendre que l’histoire d’Haïti est jalonnée de coups d’état, ce qui est regrettable pour ce peuple et qui est défavorable à la stabilité. L’instabilité politique est devenue une culture en Haïti, ce qui est hypocritement pratiqué par certains de nos chers concitoyens.
Depuis maintenant plusieurs semaines, des individus encagoulés identifiés comme des policiers mettent en péril toute la sécurité de la Nation. La situation a naturellement dégénéré après la révocation des principaux chefs de file du mouvement. On peut remarquer que l’anarchie règne maintenant dans ce mouvement, puisque des cas de vandalisme et de destruction de biens privés ont eu lieu. Si la revendication des policiers a autrefois visé le droit de syndicat qui d’ailleurs n’est pas prévu dans les règlements internes de cette institution, maintenant, le mouvement prend une tournure qui risque d’être fatale pour Haïti.
Coup d’état ou revendication?
On n’ignore pas qu’Haïti a connu pas mal de coups d’état provoqués par des militaires ou des groupes armés, ce qui ne serait guère étonnant pour les policiers. Sans oublier les affrontements qui ont toujours provoqué un bain de sang dans le pays et une baisse dans l’économie.
Attaquer le quartier général des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) et des médias ne sont pas des actes innocents, l’on ne pourrait les qualifier de moyen de revendication sachant l’importance de l’armée pour un pays. D’ailleurs en quoi les revendications s’associent-elles à l’armée qui assure la sécurité du territoire?
Le peuple haïtien n’aurait pas accepté un autre coup d’état contre un Président qui n’hésite pas à collaborer à l’œuvre de sauvetage pour sauver ce malheureux pays. Déterminé à accomplir son devoir, il ne compte pas reculer devant les sacrifices pour justifier la haute considération du peuple Haïtien par son vote. L’œuvre à accomplir est considérable mais nous y arriverons sûrement si chacun s’y met avec l’esprit du patriotisme et de dialogue.
Lamaria