Durant ces deux dernières années, le pays fait face à une crise où les violations graves se multiplient. On a pu faire le constat de ces jours-ci, une violation flagrante visant les femmes; à la prison des Gonaïves, treize femmes ont été violées par des prisonniers qui tentaient de s’évader, une mineure n’a pas été épargnée.
Charlot Jeudy, l’un des défenseurs de droits des LGBTI, aurait été empoisonné dans sa résidence. Sans oublier les « massacres » qui se sont perpétrés à la Saline, au Bel Air. Il est clair que la question des Droits de l’Homme en Haïti s’inscrit dans une dynamique de violations fréquentes.
Alors qu’Haïti est l’un des pays premiers signataires de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH), nous pouvons remarquer que l’espace accordé aux libertés et à la société civile se rétrécit de façon considérable dans tout le pays.
La célébration du 71e anniversaire de la déclaration des Droits de l’Homme de ce 10 décembre 2019 est une occasion de rappeler que le respect les Droits de l’Homme ne révèle pas du choix politique mais d’une obligation juridique.
Ce sont des engagements à vocation universelle, des principes de droit garantis par des déclarations solennelles ou des traités juridiquement contraignants. Sachant que l’État a une triple obligation : respecter, protéger et mettre en œuvre. Force est de constater l’incapacité de l’État à répondre efficacement à ses obligations conventionnelles.
Du moment qu’on est humain, on possède des droits. Ce qui donne force à ces droits c’est le fait qu’ils protègent les hommes de leur semblable et aider à vivre en harmonie les uns avec les autres. Ce sont des droits qui se basent sur le respect de l’individu dont le principe fondamental est qu’une personne est un être moral et rationnel qui mérite d’être traité avec dignité. Fort souvent, des représentants de l’État sont indexés dans des cas de violations de droits humains. Tandis que des gens subissent au quotidien des violations flagrantes de leur droit, on est tous d’accord qu’à partir de ce contexte, l’on comprend que les droits des haïtiens sont bafoués.
Évoquer la question de Droits de l’Homme en Haïti demeure encore dans l’ombre. La Constitution de 1987 dispose en son Art. 19 : « L’État a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinctions, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. » Il est certain que l’État est le premier garant de ces droits fondamentaux. Il doit prendre toute disposition pour permettre à chaque citoyen du territoire de jouir de ses libertés individuelles et autre droit fondamental, l’État doit remplir la fonction régalienne pour assurer la sécurité de la Nation. Maintenant posons-nous cette question : qu’arrive-t-il quand c’est l’État qui devient le premier violateur de ces droits?
Jusqu’ici l’État ne dispose d’aucun service adéquat pour répondre aux besoins de la population, parfois l’on dit que celui-ci est inexistant voire dysfonctionnel. Mais l’on sait tous qu’il est devenu notre pire ennemi tandis que les cas de corruption, de détournement de fonds publics sont devenus fréquents dans le bilan de nos détenteurs de pouvoir.
Qui protège nos droits en Haïti? Peut-on se fier aux organisations de défense des droits humains ?
C’est une vérité malheureusement certaine de dire que la population ignore ses droits. Maintenant, il est venu le moment de la sensibiliser sur les Droits de l’Homme. C’est pour nous le meilleur hommage que nous puissions rendre à ceux qui ont rédigé une déclaration universelle sur les ruines d’un conflit qui a ravagé le monde il y a 70 ans de cela.
Lamaria