Alors que même la Police nationale affiche son impuissance face aux phénomènes du kidnapping, de l’insécurité et des actes de terrorisme qui détruisent la population et fragilisent la paix publique, des personnalités, qu’on ne saurait imaginer, rejettent d’un revers de main les décrets du 26 novembre portant Création, Organisation et Fonctionnement de l’Agence Nationale d’Information (ANI) et le renforcement de la sécurité publique visant à trouver une cohésion sociale. Ils vont jusqu’à inciter le Core Group (composé des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies) à y voir une mesure antidémocratique.
Pourquoi ces hommes sont-ils si opposés à un agence d’intelligence pour prévenir la population contre des actes de barbaries, de tortures et d’atrocités ?
Les États-Unis, La France, et même la République dominicaine ne possèdent-ils pas les leurs en dépit de leurs puissantes forces de sécurité ?
En ont-ils fait pour autant une arme de persécutions politiques ?
En quoi cela fait-il obstacle à leur démocratie ?
Ces protestataires attendaient-ils plutôt une intervention musclée des Forces de l’ordre à Village de Dieu en vue de dénicher Tilapli pour crier au massacre contre la population civile ?
Cette peur bleue de la création de l’ANI cache-elle des intérêts inavoués et inavouables ?
Selon plusieurs observateurs, s’il y a une reproche qu’on devrait faire au Président Jovenel Moïse pour cette décision, c’est que cette instance devait déjà voir le jour. N’en déplaise aux « gètapanzouyis », c’est-à-dire ceux qui ne cessent de multiplier des pièges (gètapan) pour s’accaparer du Pouvoir (panzou), encore moins ceux qui s’enrichissent en toute liberté de l’insécurité, du kidnapping et du banditisme.
En effet, depuis le démantèlement des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) par l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide en 1995, peine est de constater combien nos quartiers populaires (Bel-Air, Lassaline, Cité-Soleil, Village de Dieu… ) se sont progressivement transformés en de véritables lieux de non-droits, ou de repères de gangs armés. Le pire, nos villes de province, réputées pour des lieux de repos, d’hospitalité et de paix, sont pour la plupart sous l’emprise des gangs armés actuellement.
Terroristes, drogues dealers et politiciens sans vergogne ont tout fait pour distribuer des armes de différents calibres et des munitions aux jeunes de ces zones défavorisées. Ils tiennent à pérenniser l’instabilité : outil indispensable à leur projet d’enrichissement illicite et de la prise du pouvoir au détriment de la grande majorité. En conséquence, la criminalité, le banditisme tuent et terrorisent au quotidien la population. Le kidnapping fait son atterrissage en 2004 brutalement, ou « an bourik » comme dit l’autre, lors de la fameuse bataille pour exiger le retour de l’ancien Président Aristide.
Depuis, on ne cesse de compter combien de jeunes garçons devenus de puissants chefs de gangs : Dread Wilmé, Grenn Sonnen, Ronald Kadav, Evens Ti Kouto, Labanyè, Draed Mackenzy,… À présent, Ti Gabiel, Iscar, Barbecue, Tiougan, Lanmò San Jou, Arnel, Ti Je, Bout Jean Jean, Kiki, Tèt Kale, Ti Kenkenn…
Aucune oeuvre humaine n’est parfaite. S’il y a des divergences sur certains articles de ces décrets, on doit unanime à reconnaître que le Président de la République, Jovenel Moïse, ne vise qu’à restaurer l’autorité de l’État face à l’extrême agressivité des malfrats. Aux grands maux les grands remèdes.
Frantz Jean-Louis