La journée spéciale du 18 novembre qui aurait dû être la commémoration de l’une des plus grandes batailles du 19e siècle, celle de Vertières qui a marqué la naissance de la première République noire libre. Ce symbolisme n’a plus aucun sens historique pour la nation haïtienne.
Cette journée s’est transformée en manifestation réclamant d’une part la reddition de compte sur les fonds PetroCaribe (PetroChallengeurs) et d’autre part le départ du Président Jovenel Moïse (Opposants du pouvoir).
Entre le Président qui ne s’est pas rendu sur le site de Vertières au Cap-Haitien et la population qui occupait les rues exigeant son départ, ce 18 novembre était une journée de chaos.
Comme annoncé depuis un mois, des milliers de personnes ont réellement investi les rues de la Capitale et celles de certaines villes de provinces. Pneus enflammés, barricades un peu partout, la population était en furie.
À notre grande surprise, la foule fut moins nombreuse que la dernière fois. Ce qui selon certaines analyses est dû notamment à une forte absence des initiateurs du PetroCaribe Challenge. Les intérêts politiques semblent-ils s’accaparer totalement du mouvement ! On s’y attendait.
La manifestation ne s’est pas déroulée toute pacifique et la situation n’a pas tardé à dégénérer. Le drapeau noir et rouge qui a suscité de vifs débats au cours de la semaine était très présent sur le parcours de cette manifestation et a été même hissé sur la statue de Jean Jacques Dessalines au Champs-de-Mars avant que des policiers soient venus le descendre.
Cette omelette de manifestations ne s’est pas non plus déroulée sans casser des oeufs de victimes. Tout au long de la journée, le nombre de blessés et de morts s’est alourdi.
La Police Nationale dans son rapport fait mention de 6 personnes tuées, 5 blessées et une vingtaine de manifestants arrêtés.
Mais les organisateurs de la manifestation quant à eux, dans une conférence de presse parlent de 11 morts, 45 blessées et 75 arrestations reparties dans tout le pays.
Après cette journée de mobilisation très musclée, les opposants du pouvoir ont fait savoir que les choses n’ont fait que commencer en lançant un ultimatum au Président Jovenel Moïse.