Le constructeur aéronautique Boeing a finalement reconnu ce samedi 18 mai des défauts liés à son modèle 737 MAX impliqué dans deux catastrophes aériennes ayant fait 346 morts. Selon la compagnie américaine, le simulateur de vol ne permettait pas de reproduire certaines conditions de vol, notamment celles ayant conduit à l’accident du 737 MAX d’Ethiopian Airlines.
Ces simulateurs ne reproduisaient pas exactement le fonctionnement de la dernière version du 737, mais Boeing assurait pourtant à ses clients qu’ils pouvaient parfaitement servir à la formation des équipages, en ajoutant quelques cours supplémentaires. La compagnie n’a toutefois pas indiqué la date à laquelle elle s’était aperçue des défauts et s’elle en avait aussitôt informé les régulateurs.
Le manque d’informations et de formations pour les pilotes du 737 MAX se confirme, laissant à penser que Boeing a cherché à accélérer et réduire au maximum les coûts de la mise en service de l’appareil : ils ont tous été formés sur les simulateurs du 737 NG, autrement dit la génération précédente, et n’étaient donc pas sensibilisés au fonctionnement du MCAS introduit pour compenser le surpoids de sa nouvelle motorisation.
Aujourd’hui, l’avionneur américain assure que des modifications ont été apportées au niveau du logiciel et que des informations supplémentaires ont été fournies au niveau des opérateurs.
Cet aveu contribue à ternir encore un peu plus l’image de l’avionneur, qui répète depuis des semaines que cet accident, comme celui de Lion Air le 29 octobre dernier (189 morts), est dû à une «chaîne» d’évènements pouvant inclure des erreurs des pilotes.