Des employés récemment révoqués de la Caisse d’Assistance Sociale (CAS) dénoncent ce qu’ils qualifient de gestion opaque et répressive, dans un contexte marqué par une dégradation sécuritaire persistante et des conditions de travail jugées précaires. Ces critiques font suite à une intervention publique de Johnny Raphaël, directeur technique de l’institution, au cours de laquelle il a tenté de justifier le non-renouvellement de plusieurs contrats.
Selon les employés concernés, ces décisions auraient été prises sans communication préalable ni critères clairement établis, alors même que la CAS était contrainte de se relocaliser temporairement afin d’échapper à la violence des gangs armés. Plusieurs agents affirment avoir dû abandonner leur domicile pour assurer la continuité du service public, dans un climat d’insécurité extrême.
Dans un message transmis à la presse, les employés révoqués rejettent les accusations les présentant comme de simples militants politiques. « Militer n’est pas un crime. Abuser de son pouvoir, oui », écrivent-ils, estimant que « la compétence ne se mesure ni au silence ni à la soumission politique, mais au travail ».
Ils pointent également du doigt les retards répétés dans le paiement des salaires, évoquant des délais pouvant atteindre « trois, quatre, voire cinq mois ». Une situation qui, selon eux, fragilise davantage des agents déjà exposés à la violence et à la précarité. « Comment demander loyauté à un employé quand l’administration ne lui garantit même pas un pain quotidien ? », s’interrogent-ils.
Les employés dénoncent en outre des propos jugés méprisants attribués à Johnny Raphaël, notamment des références à certains agents comme des « chauffeurs de taxi-moto ». « Quand un dirigeant méprise les pauvres, c’est toujours la société entière qui paye le prix », écrivent-ils.
Face à cette situation, les employés révoqués appellent le gouvernement, le Conseil présidentiel de transition (CPT) et les institutions de contrôle à se pencher sur ce dossier, affirmant que « l’injustice n’a qu’un ennemi : le courage de ceux qui refusent de se taire ».
Mario Jean-Pierre
