Face à la dégradation persistante des conditions de salubrité au Cap-Haïtien, la Platfòm Fron pou Rebati Ayiti (PFRA) appelle les autorités compétentes à agir avec célérité pour dépister des cas de corruption liés à cette situation. Dans une note datée du 19 août, signée par son coordonnateur général, Fitz-Evens Polony, la structure politique demande à l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), dirigée par Hans Jacques Ludridge Joseph, de diligenter une enquête sur la gestion des fonds alloués au Service national de gestion des résidus solides (SNGRS) dans le département du Nord.
Une insalubrité chronique
Selon la Plate-forme ayant pour devise “Met men”, exprimant un appel à l’unité pour rebâtir Haïti « la quasi-inexistence des services de salubrité publique plonge de nombreux quartiers dans un état permanent d’insalubrité ». La note précise que la collecte des ordures ménagères demeure « irrégulière et insuffisante », que le nettoyage des voies publiques est devenu « une activité fantôme », et que l’évacuation des dépotoirs sauvages, sources de maladies et de dangers environnementaux, est largement négligée.
Responsabilités partagées
Si les maires de la cité christophienne portent une part importante de responsabilité dans la prolifération des immondices qui inondent la ville, la plateforme estime toutefois qu’ils « ne sont pas les uniques artisans de cette dégradation ». En effet, rappelle la PFRA, la gestion de la salubrité publique relève aussi des missions confiées au SNGRS Nord, dont les ressources proviennent du budget national. « La mairie ne peut, à elle seule, endiguer la crise de l’insalubrité sans le soutien effectif et transparent des institutions spécialisées », souligne la note signée de son coordonnateur.
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Un appel pressant à l’ULCC
Pour la PFRA, l’opacité dans l’utilisation des fonds destinés à la salubrité soulève de « graves interrogations » et doit être clarifiée. « Le déficit criant de service public, financé par l’argent des contribuables, exige un audit approfondi », poursuit Fitz-Evens Polony.
La plateforme adresse ainsi trois principales requêtes à l’ULCC : vérifier la gestion financière et comptable des fonds reçus par le SNGRS Nord, examiner la conformité des dépenses par rapport aux missions de service public, et évaluer l’efficacité réelle des actions menées sur le terrain.
« L’intervention de l’ULCC est une nécessité absolue pour faire la lumière sur cette situation, identifier les éventuels dysfonctionnements ou malversations, et garantir la transparence dans l’utilisation des ressources publiques », insiste M. Polony.
Une promesse d’engagement
Fitz-Evens Polony, qui se présente comme « un fils légitime de la ville », affirme vouloir s’engager « corps et âme de concert avec les autres membres de la plateforme pour permettre au deuxième poumon économique du pays de retrouver sa splendeur d’antan ».
Pour l’heure, ni la mairie du Cap-Haïtien ni le SNGRS Nord n’ont réagi publiquement à cette demande d’audit de la PFRA auprès de l’ULCC, qui fait écho à un sentiment d’exaspération croissant parmi la population capoise.
Frantz Jean-Louis