Depuis la percée des musiciens dont Michel Martelly, Antonio Cheramy, Gracia Delva, Jacques Sauveur Jean sur la scène politique , certains politiciens se montrent de plus en plus hostiles à l’organisation du carnaval. Ils avancent toutes sortes de subterfuges (l’insécurité, la faim, le chômage…) pour tenter de prouver que le moment n’est pas favorable.
Certains de ces récalcitrants arrivent même à attiser la flamme de l’insécurité, jouent aux pyromanes dans le Pays à chaque période de cette grande festivité nationale.
Pourtant bon nombre parmi eux étaient au timon des affaires de l’État lorsque, contre vents et marées, ils arrivent à réaliser cette grande manifestation culturelle.
En 2011, au cours du deuxième mandat présidentiel du feu René Préval, alors que le souvenir de plus de nos 250 000 compatriotes disparus dans le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 hante notre mémoire, n’a-t-on pas quand même organisé le carnaval ?
En 2005, En pleine période de cette bataille politique armée dénommée « Opération Bagdad » , source du phénomène de kidnapping dans le pays, a-t-on privé la population de son carnaval national pour autant ?
Pourquoi cette jalousie ?
Le carnaval, considéré comme la plus grande manifestation culturelle nationale, est un podium où les musiciens rassemblent annuellement des millions de personnes pour chanter, danser et parler. Ce qui représente un défi pour beaucoup de politiciens vue leur stratégie politique chaotique et leur bilan catastrophique qui n’inspirent que la dégoût et le cauchemar à la population. Aussi des musiciens, citoyens de leur état, tels Michel Martelly, Antonio Cheramy, Gracia Delva, Jacques Sauveur Jean n’ont-ils pas profité de cette discordance pour les battre aux élections et devenir respectivement Président et Sénateurs de la République.
Dans leur frénésie de freiner à tout prix l’émergence de nouveaux leaders à partir de la réalisation du carnaval afin que dans les prochaines élections plus jamais ça ne se repètera, ces politiciens rétrogrades ne jurent selon toute vraisemblance que par l’élimination de cette super belle fête culturelle depuis tantôt trois ans.
Oublient-ils que musiciens de bands à pieds, DJ, artistes, artisans, les petits détaillants, qui sont au nombre de plusieurs milliers, misent beaucoup sur le carnaval pour répondre aux besoins fondamentaux de leur famille chaque année ?
Doit-on leur rappeler que le carnaval est une vitrine pour prouver au reste du monde que nous sommes capables encore de nous embrasser, de nous entrelacer en dépit de nos divergences sociales politiques et économiques et également pour vendre notre riche patrimoine culturel ?
En attendant que bassistes, guitaristes, trompettiste saxophonistes, tambourineurs, batteurs, chanteurs, compositeurs et j’en passe montent au créneau pour crier haro sur le baudet à l’unisson contre ce plan macabre leur privant de leur droit d’exercer leur profession, nous ne cesserons de nous demander : « les politiciens deviennent-ils jaloux de la popularité des musiciens ? »
Fredo Pierre