Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a été conçu comme une instance collégiale, appelée à représenter une diversité d’acteurs politiques et sociaux, dans une dynamique d’unité, de responsabilité partagée et de décision concertée. Dans un contexte aussi délicat que celui que traverse Haïti, le CPT devait agir comme un bloc uni, garant de la stabilité, de la légitimité des actions engagées et de la cohésion nationale.
Or, force est de constater que les votes divisés, les positionnements individuels et les initiatives isolées brouillent la mission initiale du Conseil et alimentent une méfiance légitime de la population. Lorsque des décisions majeures sont adoptées à la majorité simple, sans consensus réel, c’est l’autorité même de l’organe présidentiel qui s’en trouve affaiblie. La Présidence, dans l’imaginaire collectif, ne peut être perçue comme fracturée, hésitante ou tiraillée par des conflits internes.
La prise de parole du Coordonnateur du CPT aurait dû incarner la voix d’un organe unifié, porteur d’une vision commune au service de la transition. Pourtant, à la lecture de sa déclaration, on y décèle davantage l’expression d’un malaise interne, voire d’une dissociation tacite au sein même du Conseil.
Ce qui devait refléter l’unité d’un corps collégial s’apparente plutôt à la voix isolée d’un groupe divisé. Cette posture soulève des interrogations légitimes sur la solidité du consensus au sein du CPT et sur sa capacité réelle à porter, ensemble, les aspirations du peuple haïtien.
Dans une période aussi critique, la cohérence du leadership est primordiale. L’ambiguïté affichée ne renforce ni la confiance publique, ni la légitimité de la transition en cours.
Paul Loulou Chéry
Citoyen engagé

