À peine investi du fauteuil de coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean suscite déjà des tensions au sein de cette instance, qui jusqu’ici semblait fonctionner comme un bloc monolithique. Son attitude, perçue comme celle d’un dirigeant unique, a provoqué une réaction ferme de son collègue Emmanuel Vertilaire. Ce dernier lui a rappelé que la présidence du CPT est une fonction collégiale, régie par le décret de sa création.
Dans un message publié le 9 mars 2025 sur son compte X, anciennement Twitter, Emmanuel Vertilaire, représentant du parti Pitit Desalin, a tenu à recadrer Fritz Alphonse Jean après ses premiers pas en tant que coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT). « Il convient de rappeler que le président du CPT n’est pas le président de la République mais du Conseil présidentiel », a-t-il écrit, mettant en garde contre toute tentative de personnalisation du pouvoir.
Cette déclaration vise sans équivoque Fritz Alphonse Jean, qui, lors de son investiture, a semblé vouloir incarner seul l’autorité du CPT, notamment en promettant de restaurer la sécurité dans le pays. « La fonction de président est gérée de façon collégiale », a insisté Vertilaire, citant l’article 4 du décret créant le CPT.
La prise de position du Conseiller-Président Vertilaire met en évidence une fracture au sein du Conseil, qui se voulait pourtant uni face aux défis de la transition. Si cette mise au point vise à préserver l’équilibre institutionnel, elle s’inscrit aussi dans un contexte délicat, marqué par l’affaire BNC. Ce scandale, révélé par un rapport de l’ULCC, implique trois membres du CPT – Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Vertilaire lui-même –, mais a vu l’ensemble du Conseil faire bloc derrière eux.
Alors que le pays attend des actions concrètes, ces querelles internes risquent de fragiliser davantage une transition déjà incertaine. Entre ambitions personnelles et gestion collective du pouvoir, le CPT devra prouver qu’il est capable de surmonter ces dissensions pour répondre aux attentes de la population.
Jean-Samson Étienne