Dans une correspondance publiée ce 26 novembre 2025 adressée aux Conseillers-Présidents, le coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, a vertement désapprouvé les manœuvres internes visant à renverser le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé à seulement deux mois de la fin de la transition. Sans le nommer directement, son message cible clairement le conseiller présidentiel Fritz Alphonse Jean, accusé de pousser à un changement de gouvernement en pleine phase décisive du processus électoral.
« Je ne peux adhérer à un bouleversement majeur de l’équilibre institutionnel à ce stade critique, » écrit Laurent Saint-Cyr, dénonçant une démarche qui, selon lui, « met en péril la stabilité minimale nécessaire à l’achèvement responsable de la transition ». Il estime que la tentative de déstabilisation interne « trouble la sérénité indispensable au bon fonctionnement du Conseil ».
Ce rappel intervient alors que Fritz Alphonse Jean, ancien gouverneur de la Banque centrale, reste sous le coup de sanctions américaines pour des actes jugés déstabilisateurs par Washington. Une situation qui fragilise davantage l’initiative qu’il encouragerait pour renvoyer l’actuel chef du gouvernement.
Pour le coordonnateur du CPT, cette manœuvre interne constitue une menace directe sur l’organisation des élections et les avancées sécuritaires, particulièrement l’appui renouvelé à la Force de Répression des Gangs (FRG). « Nous devons garder le cap et œuvrer à une transition pacifique, paisible et ordonnée », insiste-t-il.
Se démarquant ouvertement de Fritz Alphonse Jean, Mr Saint-Cyr affirme : « Je ne m’associe pas à ces démarches qui contreviennent à mes convictions, à mes principes et à l’intérêt supérieur du peuple haïtien. » Il prévient que toute tentative de renverser le gouvernement à ce moment précis « fragilise l’avenir collectif » et risque de provoquer « des crises en cascade ».
Laurent Saint-Cyr conclut en lançant un nouvel appel à la cohésion au sein du CPT : « Notre devoir est de rester concentrés sur les urgences nationales. J’en appelle à la sérénité, au dialogue et à l’unité. » Par cette position ferme, il prend clairement ses distances avec les ambitions politiques de Fritz Alphonse Jean et se place en défenseur de la stabilité institutionnelle à l’approche du 7 février 2026.
Frantz Jean-Louis
