Une délégation composée d’éminentes personnalités de la Caricom, est dans nos murs pour une visite allant du 4 au 10 septembre 2023. Ses émissaires caraïbéens, étant à leur deuxième voyage en Haïti et troisième tour de médiation, se donnent pour mission d’aider les antagonistes haïtiens à s’asseoir ensemble afin de trouver une solution à cette crise pluridimensionnelle qui gangrène le pays. Avant eux, les États-Unis et le Canada ont été, à tord ou à raison, échoués dans leur approche face à cette crise. En conséquence, l’insécurité devient chronique et la descente aux enfers de la population se poursuit. Pour que la Caricom puisse réussir dans sa mission, pour qu’elle prouve qu’elle n’agit pas sous le diktat de ces pays occidentaux, voici les trois points clés qu’elle devrait savoir :
1- Le Premier ministre Ariel Henry droit impérativement démissionner
Après deux ans passés à la Primature, le Premier ministre Ariel Henry n’arrive même pas à mettre sur pieds un Conseil électoral provisoire (CEP) en vue de l’organisation des élections suite à l’assassinat crapuleux du Président Jovenel Moïse. Pour trouver un prétexte à cela, Ariel Henry semble miser sur la détérioration de la situation sécuritaire du pays. Le pire, Ariel Henry est identifié par la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) d’avoir été en communication avec Joseph Félix Badio, l’un des principaux assassins du Président défunt jute avant et après le magnicide. Le chef du gouvernement a été même l’objet d’un mandat d »amener émis par le Commissaire du Gouvernement d’alors, Me Bed-Ford Claude, concernant ce crime odieux. Donc sa préoccupation est de garder le pouvoir par tous les moyens pour ne pas répondre à la justice des actes qui lui sont reprochés, croient des jovenelistes.
2- Les sanctions internationales doivent viser les vrais cibles
Les sanctions des États-Unis et le Canada prises contre des personnalités haitïennes pour leur soi-disant soutien au gangs armés, ne sont profitables qu’aux véritables commanditaires des gangs, et corrompus. Aussi la situation sécuritaire se dégradé-t-elle à un rythme effréné depuis la sortie de ces sanctions basées pour la plupart sur des commérages, des règlements de compte , des batailles politiques. La Caricom a pour devoir d’exiger des États-Unis et du Canada des preuves liées à leurs sanctions s’il entend vraiment nous aider à sortir de cette crise pluridimentionnelle. Malgré les différentes démarches des personnalités dont les Premiers Ministres Haïtiens Jean-Henry Céant et Laurent Salvador Lamothe pour exiger des explications contre les sanctions prises à leur encontre, les autres
gouvernements canadiens et américains restent muets. À rappeler que M. Lamothe durant sa gouvernance avait mené une bataille à rude épreuve contre des organisations criminelles en Haïti au point de réduire le taux de kidnapping légèrement à zéro et de permettre plusieurs grands investissements touristiques ont été faits dans le pays dont des hôtels comme Marriott, Best Western, Roayal Oasis. De Camroon…
3- les vrais leaders doivent être au centre des discussions
La navette de la mission de la Caricom ne s’arrête pas tant quelle n’arrive pas à s’entretenir avec les vrais protagonistes. Tant qu’elle continue ses discussions avec des poids plumes politiques ou des alliés du gouvernement en place. Les représentants des principaux partis ayant obtenu un score relativement appréciables lors des dernières élections sont en grande partie absents de la table des débats. À titre d’exemples : PHTK, Bouvlier, KID, AAA, Pitit Dessalinnes,Verite. « Que viennent faire des blancs-becs politiques comme James Beltis, Pascal Adrien, Jochermy Jean-Baptiste sur cette table ronde »,
Quel est leur poids sur l’échiquier politique haïtien ? Quels partis politiques représentent-ils ? Pourquoi André Michel, l’ancien candidat malheureux à la présidence qui a obtenu 0/100 est ici ? Est-ce pour avoir été l’un des principaux fers de lance du fameux mouvement « Peyi-Lòk » qui a laissé sur son passage morts, blessés, incendies des institutions publiques et privées, casses de véhicules… ? » Se demandent certains observateurs.
Samuel T. Jeannot