Le Mouvement pour la Réconciliation et la Reconstruction Nationale (MORN) a tenu une conférence ce 1er mai, au cours de laquelle il a exprimé ses préoccupations face à la crise sécuritaire persistante en Haïti. Selon son coordonnateur national, Nody Guerrier, cette situation n’est pas le fruit du hasard, mais résulte de décennies de mauvaise gouvernance, d’exclusion sociale et d’inégalités dans la répartition des richesses.
Le MORN estime que cette crise s’apparente à un « complot d’État », orchestré, selon lui, par une frange de la communauté internationale en complicité avec certains membres du secteur privé national. Dans cette optique, il juge que les efforts actuels pour rétablir la sécurité, notamment les déploiements policiers ou l’intervention de forces multinationales, sont insuffisants en l’absence de véritables réformes structurelles.
Le parti politique se montre particulièrement critique envers le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), qu’il accuse de n’avoir pas rempli ses engagements en matière de sécurité et d’organisation d’élections. À titre d’illustration, le coordonnateur national du MORN rappelle que le nombre de zones dites « rouges » est passé de 15 sous Leon Charles à 32 sous l’actuelle direction de la Police Nationale d’Haïti, ce qui témoigne, selon lui, d’une aggravation de la situation.
Pour sortir de l’impasse, le MORN propose plusieurs pistes : une réforme du système économique et social, une meilleure redistribution des richesses, la relance de l’économie à travers la valorisation des ressources naturelles, ainsi que la mise en place d’une politique fondée sur la justice sociale et la reconstruction de la confiance citoyenne. Le parti appelle à une nouvelle stratégie nationale de lutte contre les réseaux criminels.
Jean-Samson Étienne