Le dossier de l’ancienne mairesse de l’Arcahaie, Rosemila Saint-Vil Petit-Frère, franchit une nouvelle étape judiciaire. Le décanat du Tribunal de première instance de Port-au-Prince a transmis, mardi dernier, au juge d’instruction Paul Éronce Villard, un rapport circonstancié de l’UCREF pointant de graves irrégularités dans sa gestion.
L’ex-élue est soupçonnée de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme et de corruption. Pour préserver les fonds indexés, le juge a aussitôt ordonné la saisie de ses avoirs et le gel de toutes opérations financières, tant en Haïti qu’à l’étranger.
Ramenée à Port-au-Prince le 13 août après son arrestation, deux jours plus tôt, à Puerto Plata en République dominicaine, Mme Petit-Frère fait désormais face à une instruction serrée. Ses avocats ont saisi le doyen du TPI, Me Bernard Sainvil, d’un recours en habeas corpus, dont l’issue reste attendue.
Ancienne opposante acharnée du président Jovenel Moïse, Rosemila Saint-Vil Petit-Frère avait pourtant fini par s’imposer comme l’une des figures influentes du pouvoir sous Ariel Henry. Ce revirement politique ajoute une dimension sensible à un dossier déjà explosif.
Mario Jean-Pierre