Force est de constater près de trois jours après la mort tragique du jeune et talentueux artiste, Michael Benjamin dit Mikaben, l’ancien Président de la République, Michel Martelly et musicien de surcroît, n’a, jusqu’à présent, pipé mot, même via les réseaux sociaux, pour s’exprimer face à cette perte irremplaçable et inattendue qui a mis tout le pays sous le choc.
Pourtant, une pluie d’hommages des figures politiques de toutes horizons et artistiques ne cessent d’inonder la Toile, dès la confirmation de cette triste nouvelle pour exprimer leur émotion suite à ce drame et également pour souhaiter des mots de sympathie à l’endroit de la famille, des amis et des fans éplorés.
Que c’est paradoxal !
L’ancien Président Michel Martelly a brigué la magistrature suprême de l’État (2011-2016), grâce à son talent de musicien. Il le droit surtout à cette grande génération de musiciens, qui a pris naissance à partir des années 90 et tient le flambeau jusqu’à aujourd’hui, dont Mikaben en fait partie. Laquelle génération a su, par leur génie, apporter la musique haïtienne à son apothéose. Car, jamais, avant lui, un musicien professionnel n’a atteint la présidence de la République. De plus, le père de notre cher disparu, Lyonel Benjamin était lui aussi un musicien de carrière et adulé qui a tracé la voix à cette percée fulgurante de la musique haïtienne. Il a marqué son temps avec surtout d’immortelles chansons de Noël.
Pourquoi ce mutisme ?
Musicien et père de jeunes musiciens (Sandro, Olivier, Yanni) des étoiles montantes de la musique haïtienne, qu’est-ce qui aurait contraint le chanteur du groupe Sweet-Micky à afficher un tel comportement face à un drame si bouleversant et dont il pouvait être à la place du père de la victime ? Lui qui a toujours été si solidaire, si sympathique et si proactif envers ses proches et ses collègues musiciens avant l’assassinat du Président de la République, Jovenel Moïse il y a 15 mois ? Ne s’est-il pas encore remis de la nouvelle de cet assassinat ou serait-il entrain d’être ruiné par un sentiment de culpabilité ?
« Comment une disparition si tragique n ‘arrive toujours pas à ébranler le silence de Michel Martelly que l’on connait si bien ? S’en-est-il vraiment foutu ou deviendrait-il insensible, comme s’il vivait sur une autre planète, depuis l’assassinat crapuleux du Président Jovenel Moïse au pouvoir », s’interrogent des observateurs.
Abdias Bontemps