Un drame poignant secoue la communauté universitaire haïtienne. Jean Wilfrid Aristilde, un étudiant de 23 ans inscrit à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques (FDSE) de l’Université d’État d’Haïti (UEH), s’est effondré en pleine présentation d’un exposé, avant de rendre l’âme après son transfert d’urgence à l’hôpital, le mardi 17 septembre 2024.
Ce décès tragique est une conséquence directe de la terreur des gangs qui règne au centre de la capitale, forçant plusieurs institutions à délocaliser leurs activités vers des zones plus sécurisées ou le laxisme des autorités de l’État qui n’arrivent toujours pas à prendre le contrôle de la sécurité de la capitale en dépit de nombreuses promesses faites à la population. La FDSE, temporairement hébergée dans les locaux de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), n’échappe pas à cette réalité. Les étudiants, comme Aristilde, sont contraints de parcourir de longues distances dans des conditions risquées et éprouvantes pour assister à leurs cours. Selon des témoignages, l’étudiant aurait été victime d’un malaise, vraisemblablement provoqué par l’épuisement lié à ces trajets éprouvants.
La mort de Jean Wilfrid Aristilde intervient peu de temps après l’assassinat de Jean Dramane Simon, un autre étudiant de la FDSE, accentuant l’inquiétude parmi les jeunes universitaires.
Aristilde était également étudiant à l’Institut National d’Administration, de Gestion et des Hautes Études Internationales (INAGHEI). La communauté universitaire est sous le choc. Raphaël Théoma Daniel, responsable au sein de l’INAGHEI, a exprimé ses profondes sympathies aux parents, camarades et à toute la communauté universitaire touchée par cette perte.
L’Université d’État d’Haïti est en deuil, et cette tragédie illustre les conséquences dramatiques de la violence et de l’insécurité qui gangrènent le pays, pendant que les autorités continuent de parler sans véritablement prendre des dispositions nécessaires drastiques pour mettre ces bandits hors d’état de nuire.
Maryne Louis-Jeune