Autrefois appelé Guárico par les Amérindiens, (Okap en créole haïtien), anciennement Cap-Français ou Cap-Henri, souvent appelé Le Cap, le Cap-Haïtien est la deuxième ville d’Haïti, chef-lieu du département du Nord et de l’arrondissement de Cap-Haïtien.
Située sur la côte septentrionale de la République d’Haïti, cette ville portuaire était considérée au XIXe siècle comme le port le plus sûr. Les hauts faits dont elle fut le théâtre et son patrimoine architectural colonial contribuent à faire d’elle « la Capitale historique d’Haïti ».
Sur la côte ouest de la baie du Cap-Haïtien, à l’embouchure de la rivière Haut-du-Cap et dominée par la montagne du Morne Jean qui culmine à 718 mètres d’altitude, c’est là que se trouve la ville. À l’ouest de l’agglomération de Cap-Haïtien s’étend en profondeur la baie de l’Acul.
En 2009, un recensement par estimation a démontré que la commune de Cap-Haïtien est peuplée de 249 541 habitants dont 155 505 habitants pour la ville elle-même. Fondée en 1670 par une douzaine d’aventuriers sous le commandement de Pierre Lelong, et connue sous le nom de Cap-Français, l’actuelle ville du Cap-Haitien fut la capitale de la colonie de Saint-Domingue avant la Révolution haïtienne.
La commune est constituée de 3 sections communales : Bande du Nord, Haut du Cap et Petit Anse.
Dans cette ville sont nés de grands hommes parmi lesquels :
Toussaint LOUVERTURE (Cap-Français 1743-1803), grand dirigeant de la Révolution haïtienne, devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d’Haïti à l’époque);
Maximilien Laroche, Professeur à l’Université Laval, conférencier et essayiste des littératures française, québécoise et francophone des Caraïbes. (Cap-Haïtien avril 1937- 27 juillet 2017 Québec);
Antoine DUPRE; (1782-1816);
Oswald DURAND (1840-1906);
Anténor FIRMIN (1850-1911);
Florvil HYPPOLITE (1828-1896);
Tancrède AUGUSTE (1856-1913);
Sylvain SALNAVE (1826-1870);
Pierre Nord ALEXIS (1820-1910);
Demesvar DELORME (1831-1901) entre autres.
La ville du Cap est patronnée par Notre Dame de l’Assomption et fêtée le 15 août.
Histoire
C’est à l’est de la ville de Cap-Haitien que Christophe Colomb fait construire un fort baptisé « La Navidad » avec les débris de la Santa María. Christophe Colomb y laissa trente-neuf (39) de ses hommes et repartit pour l’Espagne. Mais ces hommes furent tous tués par les indigènes excédés par leurs exactions. Le fort avait été incendié, il ne sera jamais reconstruit et tombera dans l’oubli jusqu’à ce que des vestiges soient découverts par un paysan en 1977.
En mai 1695, le Cap est attaqué et pillé par les Anglais, en représailles à l’expédition de la Jamaïque, menée en 1694 par Jean-Baptiste du Casse.
En 1739, on y édifie le fort Picolet, composé de deux batteries superposées, d’un chemin de ronde et d’une muraille longeant la côte. Tout près ce fort se dressent d’autres fortifications : le Fort Magny, le Fort Belly, le Fort-aux-Dames et le Fort Saint-Joseph.
La ville fut incendiée une première fois du 21 au 23 juin 1793 lors d’un affrontement franco-français entre les troupes républicaines et les séparatistes blancs.
Les 5 et 6 février 1802 lors du débarquement de l’expédition de Saint-Domingue, le Général Henri Christophe, faisant face à la supériorité militaire française par une politique de la terre brûlée, déclenche l’incendie qui détruit la ville en totalité. De cet affrontement l’on retient ces paroles : « je ne vous livrerai la ville que lorsqu’elle sera réduite en cendre, et même sur ces cendres, je vous combattrai encore ».
Mais ce ne fut l’unique désastre duquel la ville a été victime. La ville fut détruite en date du 7 mai 1842 par un tremblement de terre ; bombardée par un navire britannique le 9 novembre 1865 ; pillée par les troupes de Davilmar Théodore le 5 février 1914, victime d’un incendie le 12 avril 1941 ; victime à maintes reprise d’inondation en région septentrionale…
La fierté christophienne n’a pas vraiment disparu. On peut encore la sentir vibrer à travers les musiques :
« Je t’aime Cap-Haitien », Richie, « Cité du Cap-Haitien », Orchestre septentrional, « Cap-Haïtien /les loups noirs », IBO 1971 album encore, « Cap-Haïtien », Ti corn.
Elle reste et demeure une ville touristique, car on ne peut séjourner au Cap-Haitien sans faire un saut à Bois-caïman, Sans-soucis, monument de Vertières, Citadelle Henri, Cormier plage, Labadee…
« Le cap me fait rêver à mes très jeunes ans, c’est la ville natale » (Durand, Oswald).
Stevens Grégor Gabriel
Phillerque Hyppolite
Jean Jocelyn Petit
Sources
Ce texte est un condensé d’informations tirées sur des portails d’informations ajoutées aux expériences sur le terrain ainsi qu’aux témoignages de certains capois contactés à cet effet.