Seulement pour le mois de janvier 2025, la République dominicaine a expulsé plus de 30 000 migrants haïtiens, selon la Direction Générale des Migrations (DGM). Ces déportations s’inscrivent dans une politique migratoire stricte visant à contrôler l’immigration clandestine en provenance d’Haïti.
La DGM a précisé que ces migrants, en situation irrégulière, ont été interceptés lors de 266 opérations menées à travers le pays. Les autorités dominicaines affirment que ces actions respectent les protocoles garantissant les droits humains et la dignité des personnes concernées.
Cependant, cette politique suscite des critiques. Le Cadre de liaison inter-organisations (Clio) a appelé les autorités dominicaines à traiter dignement les migrants haïtiens lors des déportations. Le Clio exhorte les autorités dominicaines « à rechercher une solution plus digne, qui respecte les droits fondamentaux de toutes les personnes, indépendamment de leur nationalité et de la couleur de leur peau ».
Ces déportations massives interviennent alors qu’Haïti traverse une crise humanitaire aggravée par la violence des gangs. Le président du conseil de transition d’Haïti, Leslie Voltaire, a exprimé de vives inquiétudes concernant les politiques migratoires américaines, les qualifiant de « catastrophiques » pour le pays.
Les expulsions de migrants haïtiens par la République dominicaine ont des répercussions significatives sur les relations entre les deux nations partageant l’île d’Hispaniola. Les appels à une approche plus humaine et respectueuse des droits fondamentaux se multiplient, tandis que la communauté internationale observe de près la situation sans réellement agir.
Maryne N. Louis-Jeune