Alors que les gangs imposent leur loi en Haïti, plusieurs directeurs généraux ont dû relocaliser leurs bureaux pour garantir la continuité des services publics et protéger leurs employés, souvent victimes d’enlèvements et de violences. Pourtant, au lieu d’analyser cette réalité complexe, John Colem Morvan les accuse de financer ces mêmes criminels sans toutefois avancer aucune preuve. A-t-il été induit en erreur ?
Dans un message publié le 7 février 2025, il affirme : « Toutotan yo kite direktè jeneral ki la yo se kòb administrasyon piblik la kap toujou finanse Viv Ansanm. Èpòt, Cas, CNE, ONA, OAVCT tout nan finanse gang. Yon pakèt direktè depi sou Jovenel yo toujou la, kap itilize kòb tax bay gang. Bann vagabon! »
Ces accusations, bien que percutantes, ne reposent sur aucune preuve tangible. Au contraire, plusieurs institutions ont subi de plein fouet la violence des gangs :
OAVCT a dû abandonner son siège central à cause des attaques du gang de Vithelhomme, affilié à Viv Ansanm. Plusieurs employés ont été enlevés, n’empêche que l’institution parvient à reccord de recette financière.
CNE, aujourd’hui sous l’autorité des Forces Armées d’Haïti (FADH), a vu son ancien directeur général, Kinton Louis, ainsi que son chef de cabinet, être kidnappés.
AAN a suspendu ses opérations à l’aéroport Toussaint Louverture après que des gangs ont tenté de tirer sur des avions.
ONA a fermé ses bureaux de Delmas 17 en raison des violences orchestrées par le groupe de Jimmy Chérisier, alias Barbecue.
En ce qui a trait à la Caisse d’assistance sociale (CAS), bien que son directeur soit retenu par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) pour ses relations présumées avec le groupe criminel Viv Ansanm, aucune décision de justice n’est encore prise contre lui.
Dans ce contexte de crise, de telles accusations détournent l’attention des véritables sources de financement des gangs : kidnappings, rançons et postes de péage illégaux. Plutôt que de pointer du doigt des fonctionnaires sans preuves, il serait plus pertinent d’identifier ceux qui, en coulisses, alimentent réellement cette machine criminelle.
Max Aly Démosthène