Dans un climat politique de plus en plus tendu, le Conseiller-Président Smith Augustin a vigoureusement réagi aux accusations de son collègue Fritz Alphonse Jean, coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), qui a dénoncé dans une récente interview au Nouvelliste des « centaines de nominations » dans la diplomatie haïtienne, qu’il qualifie de décisions « honteuses » pour le pays.
Qualifiant ces propos d’« imprécis » et d’« exagérés », Smith Augustin a tenu à rétablir ce qu’il considère être la vérité. « Il serait tellement facile de diriger en se contentant de faire des dénonciations, au lieu d’exercer un leadership permettant d’apporter des solutions aux problèmes identifiés », a-t-il déclaré au Nouvelliste, accusant implicitement Fritz Jean de pratiquer une politique de façade.
Alors que Fritz Alphonse Jean affirme avoir « dit non à des centaines de nominations », Smith Augustin soutient qu’il s’agit là d’un chiffre fantaisiste. « Je mets quiconque au défi de prouver une telle allégation. C’est de toute évidence une exagération volontaire et malintentionnée », a-t-il martelé. Il admet avoir recommandé « environ une dizaine de personnes » et la réintégration de quelques fonctionnaires, mais se défend d’avoir été impliqué dans une vague de nominations aussi massives.
Plus incisif encore, Augustin retourne l’accusation en pointant les responsabilités de Fritz Jean dans certaines nominations stratégiques. « Fritz Jean et Leslie Voltaire ont recommandé à eux seuls 14 ambassadeurs, dont les trois plus prestigieux : Washington, Santo Domingo et Bruxelles », a-t-il révélé, suggérant que son accusateur n’était pas étranger aux décisions qu’il condamne publiquement.
Au-delà de cette passe d’armes, plusieurs observateurs questionnent désormais la bonne foi du coordonnateur du CPT. Certains le décrivent comme un homme qui agit en « seul maître à bord », multipliant les déclarations unilatérales sans concertation avec les autres membres du Conseil. D’autres s’inquiètent de la dégringolade institutionnelle du ministère des Affaires étrangères, dont les dossiers se discutent désormais sur la place publique. Une telle exposition, estiment-ils, affaiblit considérablement la diplomatie haïtienne et ternit l’image du pays à l’international.
Mario Jean-Pierre