Neuf ans après son incarcération au Pénitencier national, le fameux Shelson Sanon, qui indexaient Joseph Lambert, Jacques Khawly et Edwin Zenny comme des barons de la drogue et des criminels voilés pour lesquels il travaillait, revient sur les faits, rectifie et accuse directement Pierre Espérance de RNDDH comme son véritable instigateur de ces accusations mensongères qu’il a faites et qui ont choqué toute la République. De son côté, l’ancien candidat au Sénat pour le département de l’Ouest, Fednel Monchéry, en a profité pour demander au doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil, de se pencher sur ce dossier en vue de procéder à la libération du prisonnier.
Dans un témoignage téléphonique recueilli depuis sa cellule de prison et diffusé en conférence de presse ce matin par l’ancien Directeur général du Ministère de l’Intérieur, Fednel Monchéry, Shelson Sanon a déclaré : « Pour l’histoire et pour la vérité, je n’avais aucune relation avec ni Joseph Lambert ni Edwin Zenny. Je travaillais pour l’ancien sénateur Jean-Charles Moise. Mes accusations étaient l’œuvre de Pierre Esperance en vue de renverser l’administration Martelly/Lamothe.
Pour étayer ses révélations, le détenu fait un saut vers la genèse de l’histoire. « Alors que je me suis assis dans le véhicule au Parlement, J’ai reçu un appel téléphonique de Pierre Espérance m’ayant demandé de lui rejoindre immédiatement en son bureau. Arrivée sur les lieux, il m’a dit : « Joseph Lambert et Edwon Zenny concoctent un plan visant à mon assassinat. Car, ils me reprochaient d’avoir travaillé pour Jean-Charles Moïse dans le Sud-Est. Aussi m’a-il exigé de déclarer que j’ai l’habitude de faire passer de drogue pour eux pour qu’il puisse me permettre d’obtenir un asile politique.
En ce qui concerne son arrestation, Shelson Sanon a déclaré que cela a été fait sans mandat. Et que c’est toujours le Secrétaire général du Réseau National de Défense des Droits Humains qui l’a escorté et emmené au juge Pierre Maximin. C’est encore lui qui a rédigé le procès-verbal depuis son bureau et l’a fait signer.
« Tous les chefs d’accusations à savoir Assassinat, trafic de stupéfiant, enlèvement, qui m’ont été reprochés ont été rejetés par le cabinet d’instruction. Le seul que le tribunal a retenue contre moi est « déclaration calomnieuse ». Qui est l’œuvre de Pierre Espérance. Malgré tout j’ai neuf ans en prison injustement », se désole-t-il en guise de conclusion ».
Jean-Samson Etienne