À vous les élites de ce peuple, je voudrais de prime abord sacraliser les chefs-d’œuvre que vous avez accomplis. Je ne serais restée indifférente devant vos talents de poètes, de romanciers et vos esprits de création.
À vous ma chère Yanick Layens, femme courageuse et vivante qui chérit sa patrie. Vous serez de toute votre carrière d’écrivain la modèle de femme combattante dans notre histoire, et vos écrits seront toujours à la couleur de notre espérance.
À vous Lyonel Trouillot, écrivain moderne, permettez-moi de saluer ces bijoux de grandes valeurs que vous avez offerts à Haïti. J’aime la puissance poétique de votre création qui conduit notre littérature vers un monde réel et nouveau.
À vous Frank Étienne, vous êtes le patrimoine de cette nation malgré la dégradation de son identité. Dans le foukifoura de votre prédilection, je reste ébahie.
Sans vous oublier Gary Victor, j’ai vénéré l’héroïsme de vos histoires, celle que je préfère est « Soro ». Savez-vous pourquoi? Parce que la bravoure de ce commissaire ivrogne m’a fasciné. Malgré sa tête d’alcoolique, ses imperfections, malgré les on-dit qu’on a dûs lui étiqueter, il est resté le héros de l’histoire. Car son âme était pure, sa volonté inébranlable et sa conviction infaillible, il n’était pas un lâche et cela l’a déifié.
À vous les élites de ce peuple, je ne suis rien sinon que votre spécimen, une jeunesse qui essaie de retracer les pas perdus de ses anciens.
Je suis perdue dans ce chemin si désorienté, un chemin qui amène à la brume du désespoir. J’avoue que je perds la voie de la Renaissance, je me demande où j’en suis.
Mais je vous conjure, n’essayez pas de brouiller la piste de cet avenir par des décisions téméraires et des paroles qui font couler de fausses émotions.
Le pays va malheureusement mal, le chaos impose son véto, la colère de cette nation la rend aveuglément ignorant. Mais par-dessus tout, on compte sur vous.
Ne méprenez pas ma position qui est contraire à la vôtre.
Cependant, je tiens à faire le constat de nos revendications qui ont été étouffées fort de cela très longtemps avec la tyrannie des Duvalier (1956 à 1986). Celui du prophète populiste (1991-2004) qui avait une mission messianique, mais qui a mortifié ce peuple. Nos maux ne se datent pas d’aujourd’hui.
À vous les élites de ce peuple martyrisé par le joug de l’esclavage, je tiens à vous rappeler qu’au lendemain de l’indépendance de 1804, cette jeune nation a connu la rage du partage et la haine contre ses frères à force d’être pillée par des soi-disant privilégiés.
Et mon indignation d’aujourd’hui est de voir comment cette jeunesse est vilipendée par des vautours cachés sous des rapaces en accusant les autres pour s’excuser ensuite.
Permettez-moi de vous signaler que ce spectacle dégradant que le Président, le Gouvernement et la majorité offrent au monde entier est le résultat d’un passé trop étouffé et qui s’explose au beau milieu de la discordance des classes sociales.
Il est à noter que le Président n’est pas le seul à jouer le théâtre clownesque, la minorité parlementaire n’a pas hésité de se joindre à ce cirque pour exciter le plaisir des spectateurs extérieurs.
À vous les élites de ce pays,
Apprenez cette jeunesse à être conséquente, non avilissante, car, il n’y a pas que la faim qui nous tenaille, il y a aussi cette méfiance qui nous tortille le cœur et qui ébranle notre sens patriotique. Cette perte de confiance en nous qui nous rend inidentifiable aux autres peuples, on se reconnaît plus.
Donc, il est temps de nous identifier en tant que peuple, de cesser ces cris qui font échos dans le vide, de suspendre cette marche en arrière et de regarder vers l’horizon.
Unissons nos voix à celles qui prônent une justice équitable dans ce procès PetroCaribe.
Joignons-nous à ceux qui mènent un combat pour le peuple, non à ceux qui mènent un combat de partie au profit des intérêts mesquins.
Soyons des citoyens engagés non des ignorants démystifiés.
Mais nous ne pouvons pas le faire dans la transition, nous ne pouvons pas mener cette bataille par le coup d’État qui imprègne nos pensées et l’avilissement une fois de plus cette nation.
Nous le savons tous que la démission du Président n’aurait rien apporté sinon qu’un avenir imagé et un chambardement de notre dernier repère. La bataille est perdue tant le pouvoir n’est chargé d’un Gouvernement tant l’esprit de révolte ne se réveille.
La jeunesse est prête pour cette lutte, la jeunesse est en éveil. Cependant, celle-ci doit se faire avec l’arme de la dialectique.
En somme, la jeunesse réclame une prise de conscience où toutes les couches nationales seront prêtes à dialoguer pour aboutir à une nation ou la liberté, l’égalité, la fraternité sera de mise et ensemble nous cantonnerons fièrement l’hymne national de victoire.
Patriotiquement à vous!!!
Lamaria