Alors qu’une vingtaine d’armes automatiques, plus de 20 000 cartouches et une centaine de chargeurs ont été découverts après une fouille effectuée par la douane de Port-au-Prince et le Commissaire du gouvernement, près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, le jeudi 14 juillet 2022, dans des conteneurs suspects destinés à l’Église épiscopale d’Haïti (EEH), selon le commissaire du gouvernement, Jacques Lafontant.
Me Samuel Madistin, l’avocat chargé de ce dossier d’accusation de l’importation d’armes et de munitions de l’église épiscopale dans le pays, a rejeté d’un revers de main ces allégations lors d’une conférence de presse organisée par la (FJKL) fondasyon Je Klere en accord avec Beyond Borders, ce mercredi 27 juillet 2022. « L’église Épiscopale n’est impliquée dans aucun mauvais dossier, aucun scandale, a t-il déclaré. L’EEH est une personnalité morale » a-t-il ajouté,
Voilà que le Père Frantz Cole, après avoir boudé, à trois reprises, l’invitation de la Direction centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) dans le cadre de de l’enquête sur ce dossier défrayant la chronique depuis tantôt un mois a été finalement arrêté. Avant lui c’était Gina L. J. Rolls et Lovenie Louis Jean, deux broker chargés du dédouanement du conteneur pour le compte de l’EEH, qui ont été appréhendées dans le cadre de cette même enquête. Le prélat est pour l’instant gardé à vue à la DCPJ après une audition d’une durée de plus de 5 heures où il y a une confrontation entre lui et Gina Rolls.
Secrétaire exécutif diocésain de l’Église Épiscopale d’Haïti, le prêtre arrêté est formellement accusé, selon une note publique de la Police nationale. trafic d’armes et de munitions, contrebande, fraude fiscale, évasion fiscale, enrichissement illicite et blanchiment d’avoirs provenant d’infractions graves.»
Pourquoi Me Samuel Madistin est-il allé si vite en besogne dans un dossier tellement fragile en faisant foi à ceux qui disent que ce sont des tiers personnes qui ont fabriqué de faux documents au nom de l’Église épiscopale d’Haïti ? A-t-il été trompé par des dirigeants de l’église épiscopale ou faisait-il tout bonnement foi aux autorités ecclésiastiques ? Qu’est qui aurait expliqué cette naïveté de la part d’un avocat si expérimenté et compétent comme Me Samuel Madistin ? Serait-il guidé par des intérêts pécuniaires ou voudrait-il brouiller la piste menant à la vérité ? Autant d’interrogations qui nécessitent des réponses face à ce scandale qui risque de souiller l’image sacré de l’Eglise à un moment où on a le plus besoin de sa manifestation face à cette crise morale chronique que traverse notre société.
Vue l’évolution défavorable à l’église épiscopale dans cette affaire, Me Samuel Madistin ne devrait-il pas présenter ses excuses à la nation haïtienne en vue de protéger sa carrière d’avocat exemplaire et sa longue lutte en faveur des droits humains ? Sinon ne risqué-t-il d’être vu comme cet avare sous forme de caméléon qui ne recule devant rien pour remplir ses poches ?
Jean-Samson