Alors que l’enquête judiciaire sur l’assassinat du président défunt Jovenel Moïse traîne à Port-au-Prince, des révélations et arrestations spectaculaires se poursuivent ailleurs en vue de jallir la lumière sur ce crime odieux et révoltant. Après les arrestations des présumés assassins Samir Handal par les autorités turques et Antonio Palacios Palacios en Jamaïque, le prestigieux journal américain The New-York Times vient de publier dans ses colonnes un article fracassant relatif à cet acte crapuleux.
« Avant d’être assassiné en juillet, il avait commencé à dresser une liste de puissants politiciens et d’entrepreneurs impliqués dans le trafic de drogue en Haïti, avec l’intention de la remettre au gouvernement américain », a révélé « The New-York Times » qui cite quatre hauts fonctionnaires et conseillers haïtiens.
« Le président, d’après ces fonctionnaires, leur avait ordonné de n’épargner personne, pas même les faiseurs de rois qui l’avaient propulsé au pouvoir — une mesure parmi d’autres, prises à l’encontre de trafiquants de drogue présumés, qui auraient pu motiver son assassinat », lit-on dans le journal américain.
« Lorsque des hommes armés font irruption dans la résidence de M. Moïse et l’exécutent dans sa chambre à coucher, sa femme Martine Moïse est également touchée et gît dans son sang sur le sol, se faisant passer pour morte. Elle a raconté comment les assaillants se sont mis à fouiller précipitamment la pièce et dans ses dossiers » a rapporté le journal.
“C’est ça”, disent-ils au bout d’un moment avant de prendre la fuite, a expliqué la veuve du président au New York Times, ajoutant qu’elle ne savait pas ce que les tireurs avaient dérobé.
Dans les mois qui ont précédé sa mort, ont fait savoir ces conseillers et fonctionnaires, M. Moïse avait pris des mesures pour faire le ménage dans les services douaniers d’Haïti, nationaliser un port maritime connu pour des activités de contrebande, détruire une piste d’atterrissage utilisée par les trafiquants de drogue et enquêter sur le lucratif commerce de l’anguille — une industrie récemment identifiée comme étant un canal de blanchiment de fonds.
Le Médiateur