Une opération a été menée ce mardi 16 décembre 2025, à Boutillier par la Direction de l’Inspection et de la Surveillance Environnementale (DISE), de concert avec la Direction départementale de l’Environnement, l’Unité juridique du ministère, avec l’appui de la Police nationale, Brigade d’Intervention, et en présence d’un juge de paix de Pétion-Ville. Cette action, avons-nous appris, a été réalisée sous instructions formelles du ministre de l’Environnement, Moïse Jean-Pierre Fils, et s’est déroulée en trois interventions successives, aboutissant à la mise sous scellés d’une carrière exploitée illégalement dans une zone pourtant classée protégée par la loi.

Le site concerné appartient à Pascal Denis, propriétaire, selon ses propres déclarations, de près de 102 hectares de terres. L’activité sur les lieux était initialement justifiée par un projet de construction d’hôtel. Toutefois, lors de la dernière inspection, les autorités ont constaté la présence de trois camions utilisés pour l’extraction de matériaux, confirmant l’existence d’une exploitation de carrière en violation flagrante des normes environnementales. « Il ne s’agit pas d’un simple chantier de construction. Nous sommes face à une exploitation de carrière non autorisée dans une zone formellement interdite », a déclaré le Directeur du DISE, l’agronome Frantz Daniel Pierre.

Boutillier est reconnue comme zone stratégique et aire protégée, conformément à la loi de 1984, qui interdit expressément toute exploitation de carrière dans cet espace. Selon l’agronome Frantz Daniel Pierre, cette pratique engendre de graves conséquences environnementales, notamment la dégradation accélérée des sols, l’érosion, la fragilisation des reliefs et des risques importants pour les zones périphériques, y compris les habitats humains et les ressources hydriques. « Toute exploitation dans cette zone met en péril l’équilibre écologique et expose les communautés voisines à des conséquences graves et irréversibles », a-t-il averti.
Le responsable du DISE a précisé que cette intervention « s’inscrit dans une nouvelle dynamique de protection de l’environnement impulsée par le ministère, sous l’égide du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé », soulignant que « l’État entend désormais appliquer la loi sans complaisance ». Le dossier a été transmis à la justice, sous la responsabilité du juge Fritz Véus, pour les suites judiciaires appropriées.
Aucune arrestation n’a été effectuée à l’issue de l’opération. Toutefois, le Directeur des affaires juridiques du ministère, Me Floréal Filius, a exhorté le propriétaire à se conformer strictement à la loi, en l’invitant notamment à s’adresser au Bureau des Mines et de l’Énergie (BME), puis au Ministère de l’Environnement, avant toute éventuelle construction future, comme le prévoit la réglementation en vigueur

Interrogés par notre rédacteur présent sur les lieux, plusieurs riverains ont salué l’intervention de l’État, la jugeant nécessaire pour la protection de l’environnement. Ils ont néanmoins exprimé leurs préoccupations face à l’absence d’accompagnement social, rappelant que certaines familles vulnérables de la zone tirent leurs moyens de subsistance de cette activité.

Selon le Directeur départemental de l’Ouest du Ministère de l’Environnement, Ulrick Blain, sous le leadership du ministre Moïse Jean-Pierre Fils, le ministère réaffirme sa détermination à combattre toute exploitation illégale, tout en annonçant sa volonté d’intégrer progressivement la dimension sociale dans sa stratégie de protection durable de l’environnement.
Mario Jean-Pierre
