Les employés de la Direction Générale des Impôts (DGI) sont en grève depuis plus de quinze jours. Leurs principales revendications concernent des augmentations salariales et de meilleures conditions de travail. Cependant, au fil du mouvement, certains manifestants ont ajouté une nouvelle exigence : le renvoi de leur directeur général, Jean Emmanuel Casséus, qu’ils accusent de ne pas prêter attention à leurs demandes. Mais quelle est la véritable origine de cette nouvelle revendication ? Qui tire les ficelles en coulisse ?
Le lundi 7 janvier 2024, soit plus de quinze jours après le début de la grève, la ministre de l’Économie et des Finances, Ketleen Florestal, a effectué une visite pour écouter les doléances des grévistes. Elle était accompagnée de son chef de cabinet, Handral, ancien directeur général de la DGI. Des représentants des grévistes ainsi qu’une cellule de crise, mise en place par Jean Emmanuel Casséus, les ont accueillis et ont présenté un cahier de revendications.
Cependant, l’issue de cette rencontre a pris un tournant inattendu. Selon le procès-verbal, au lieu de soutenir le directeur général, le chef de cabinet de la ministre l’a cloué au pilori. « À la fin de l’exercice fiscal, chaque institution de l’État adresse ses demandes au ministère des Finances afin de solliciter des avantages pour ses employés. Jusqu’au 28 septembre, la DGI n’avait transmis aucune demande. Ce manque d’insouciance a profondément affecté la ministre, qui a contacté Jean Emmanuel Casséus à ce sujet. Celui-ci a déclaré que la DGI ne rencontrait aucun problème, précisant simplement que l’institution avait besoin de véhicules et d’ordinateurs portables… », peut-on lire dans le procès-verbal de la rencontre.
La ministre Ketleen Florestal, lors de son intervention, a enfoncé le clou : « J’ai entendu toutes vos revendications. Il est clair que la DGI souffre d’un déficit de leadership. Personne ne défend cette institution. C’est pourquoi, avec l’aide de l’ancien directeur Handral, qui connaît bien la maison, j’ai pris en charge les problèmes comme une mère de famille… »
D’après un proche de Jean Emmanuel Casséus, celui-ci aurait multiplié les efforts pour inciter les grévistes à reprendre le travail. Il a notamment mis en place une cellule de crise pour faciliter les négociations et trouver une issue à la situation. Cependant, certains employés, pour des raisons non avouées, auraient durci leur position. Concernant les rumeurs selon lesquelles Casséus aurait ignoré un appel de la ministre, son entourage dément fermement, précisant que le directeur général ne possède même pas le numéro de la ministre.
Compte tenu de ces déclarations accablantes à l’encontre de Jean Emmanuel Casséus, faut-il croire que la demande de révocation du directeur général ait été encouragée par des autorités au sein du ministère des Finances ? Est-ce une simple coïncidence ? Qui, dans l’ombre, manipule la situation pour envenimer davantage la crise ? Et à quelle fin ?
Frantz Jean-Louis