Après une période de turbulence marquée par un mouvement de grève des employés de la Direction Générale des Impôts (DGI), Me Romial Petit a été officiellement installé comme nouveau Directeur Général de l’institution. Ce changement intervient après des semaines de revendications du personnel, qui exigeait le départ de l’ancien directeur, Jean Emmanuel Casséus. Face à cette situation, le gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé a porté son choix sur un cadre expérimenté de la DGI pour assurer la relève.
Une installation en présence des cadres et employés
Me Romial Petit, accompagné de son adjoint Alfred Pierre, a pris ses fonctions ce lundi 9 décembre lors d’une cérémonie d’installation qui s’est tenue au Ministère de l’Économie et des Finances (MEF). L’événement s’est déroulé en présence des employés et des cadres de l’institution, témoignant ainsi de l’importance accordée à cette transition.
Avocat fiscaliste de formation et fort d’une expérience de dix-neuf ans au sein de la DGI, Me Romial Petit affirme être conscient des défis qui l’attendent. Dans son discours de prise de fonction, il a évoqué les nombreux problèmes structurels auxquels l’institution est confrontée, notamment le dysfonctionnement de la quasi-totalité des structures administratives. Il a également souligné les attentes des employés, qui réclament des conditions de travail améliorées et une meilleure gestion de l’institution.
Des défis majeurs à relever
Le nouveau Directeur Général a rappelé que la DGI, une institution vieille de plus d’un siècle, joue un rôle clé dans la collecte des impôts, taxes et autres recettes de l’État, tout en assurant la gestion du Livre foncier et la représentation de l’État en justice. Cependant, il a pointé du doigt plusieurs failles qui entravent son bon fonctionnement.
Selon lui, les difficultés rencontrées ne sont pas uniquement liées aux mauvaises pratiques administratives, mais aussi à des lacunes structurelles et procédurales. L’absence de formation continue pour les employés et le retard dans l’adaptation aux nouvelles technologies sont, selon lui, des obstacles majeurs à l’efficacité de l’institution. Il a notamment insisté sur la nécessité pour la DGI de s’intégrer pleinement à l’ère du numérique, où les transactions financières se déroulent de manière de plus en plus rapide et transnationale.
Trois chantiers prioritaires
Pour redresser la DGI, Me Romial Petit a fixé trois priorités majeures :
- Augmenter les recettes fiscales afin de renforcer les finances publiques.
- Réformer l’administration fiscale pour améliorer son efficacité et sa transparence.
- Lutter contre la corruption, un fléau qui a terni l’image de l’institution ces dernières années.
Dans cette optique, il prévoit de restructurer les services dysfonctionnels et d’adopter des mesures visant à moderniser les processus administratifs.
Un renforcement de la représentation de l’État en justice
Concernant le rôle de la DGI dans la représentation de l’État en justice, Me Romial Petit a annoncé la création d’une structure dédiée au sein du Conseil Technique. Cette entité travaillera en étroite collaboration avec la Direction des Affaires juridiques afin de mieux coordonner les actions judiciaires impliquant l’État.
L’intronisation du nouveau Directeur Général symbolise ainsi un nouveau départ pour la DGI, après des semaines de tensions ayant conduit à la révocation de son prédécesseur, Jean Emmanuel Casséus, accusé de corruption et de malversations. Les employés et les observateurs attendent désormais de voir si cette nouvelle direction parviendra à insuffler un véritable renouveau au sein de l’institution fiscale du pays.
Jean-Samson Étienne