Cette semaine l’Office de protection du citoyen et le protecteur du citoyen Renan Hedouville sont l’objet de menaces. Ils sont dans le viseur de l’opposition parce que l’OPC veut tenir des assises, c’est à dire des débats, sur le projet de la nouvelle Constitution. Un mois auparavant, c’est Schiller Louidor qui a lancé les hostilités sur Caraïbes FM. L’opposant extrémiste a accusé Renan Hedouville d’avoir reçu un financement du BINUH pour faire campagne pour la nouvelle Constitution. Récemment, l’ancien député Deus Deroneth, membre de l’opposition radicale a renchéri sur Twitter, en formulant les mêmes déclarations.
En conférence de presse lundi, Renan Hedouville a révélé à l’opinion publique nationale et internationale que lui et l’OPC font l’objet de menace. On veut attenter à sa vie. Il a cité les deux personnalités évoquées plus haut. Mais il a quand même fait des réserves sur des menaces provenant d’autres personnes. On se souvient que Me Monferrier Dorval, bâtonnier de l’ordre des avocats, était l’une des rares personnalités de la société civile, qui s’était montrée favorable à l’adoption d’une nouvelle Constitution. Le jour de son assassinat, il a accordé une interview à radio Magic9 pour prendre position en faveur d’une nouvelle loi mère. Ce même jour, il a eu une conversation houleuse avec Me André Michel sur le groupe wattsapp du barreau de Port-au-Prince.
Est ce que Me Dorval a été assassiné pour tuer dans l’œuf le projet de la nouvelle Constitution? Est ce que les menaces de mort sur Renan Hedouville et l’assassinat de Montferrier Dorval sont liées ? Est ce que les menaces sont l’œuvre de ceux qui ont assassiné le bâtonnier? Il revient à la DCPJ de creuser ces pistes et d’en trouver des réponses. En attendant, c’est légitime de se demander pourquoi combattre par les menaces, intimidations et violences un débat sur la nouvelle Constitution? La démocratie, basée sur le débat contradictoire, n’est plus possible en Haïti?
Hervé Legrand, analyste