Dans la première partie de sa rubrique « M ap pale ; kite m pale », diffusée ce dimanche 11 mai 2025 sur les réseaux sociaux, le Dr Jean Willio Patrick Chrispin a lancé un réquisitoire contre l’inaction des autorités face à l’insécurité croissante. Il met en cause l’Exécutif, notamment le gouvernement et le Conseil présidentiel de transition (CPT), qu’il accuse de ne pas assumer leurs responsabilités.
« Pa gen okenn eskiz pou Konseye-prezidan yo, pou Premyè minis lan, pou minis yo, pou Sekretè d’Eta yo, pou Kòmandan FADH la, pou Direktè jeneral Lapolis la, » a déclaré Dr Chrispin. Il appelle à des mesures urgentes pour restaurer l’autorité de l’État et la libre circulation dans le pays : « Nou mande pou wout yo debloke, nou mande pou nou sikile lib, 24/24, jan sa te ye kèk lane anvan. »
Le spécialiste en communication insiste sur la nécessité de renforcer la Police nationale d’Haïti (PNH), qu’il considère comme sous-équipée et numériquement insuffisante pour répondre aux défis du terrain. « Lapolis gen 14 500 a 15 000 ajan pou tout peyi a. Se pa ase pou konbat gangsterizasyon an ak teworism lan. » Selon lui, le gouvernement aurait dû profiter du contexte du budget de guerre pour prévoir l’intégration d’au moins 10 000 agents supplémentaires.
Il s’interroge également sur les choix budgétaires du pouvoir en place : « Poukisa nou pa t prevwa ogmantasyon efektif la nan bidjè sa a ? » et pointe le manque d’équipements : « Chak polisye pa menm gen “gilet pare-balles”, ni sistèm radyo-kominikasyon. Sa mete an danje lavi yo epi mete operasyon yo an difikilte. »
Pour Dr Chrispin, la priorité doit être de redéfinir la cartographie policière, relancer tous les commissariats inactifs, notamment celui de Martissant, et créer un environnement de travail respectueux pour les agents. Il dénonce également les faibles salaires dans la PNH : « Yon polisye touche anviwon 45 000 goud. Nou te dwe ajiste li a 75 000 oswa 100 000 goud anndan bidjè de gè a. »
Enfin, l’ancien conseiller politique et en communication du président défunt Jovenel Moïse, appelle à la convocation du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) afin de bâtir une feuille de route claire pour rétablir la sécurité. Pour lui, la population n’attend plus de discours : « Nou vle sekirite, pa eskiz. »
Jean-Samson Étienne