L’ancien Premier ministre Jean-Henry Céant se retrouve au cœur d’une tempête politico-judiciaire. Un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) l’accuse, à travers son cabinet de notaire, d’avoir détourné plus de 20 millions de gourdes de l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA) en août 2021. Les enquêteurs décrivent un système bien ficelé ayant permis au cabinet Céant de s’approprier illicitement des fonds publics.
Plutôt que de se limiter à un démenti, Jean-Henry Céant a choisi la contre-attaque. Dans une série de tweets publiés le 26 septembre 2025, il s’en est pris directement au directeur général de l’ULCC, Me Hans Ludwig Joseph, qu’il accuse de manipuler la justice à des fins personnelles. L’ex-chef du gouvernement parle de « règlement de comptes politique » et affirme que l’objectif de ce rapport est de salir sa réputation et de l’écarter définitivement de la scène politique.
Céant reproche également au Barreau de Port-au-Prince d’avoir honoré Hans Joseph pour ses actions anticorruption, qualifiant cette distinction d’« insulte à la profession ». Il rappelle avoir déjà dénoncé publiquement l’actuel patron de l’ULCC pour ce qu’il appelle « chantage et méchanceté », et l’accuse de défendre, par le biais de son cabinet, des individus impliqués dans l’assassinat du président Jovenel Moïse.
Cette riposte intervient alors que l’ULCC multiplie les révélations. Dans le même rapport, l’institution a recommandé des poursuites contre l’actuelle ministre des Sports, Niola Lynn Sarah Devalien Octavius, soupçonnée d’avoir détourné dix millions de gourdes destinées à la commémoration de la bataille de Vertières en 2024.
Il convient de rappeler que l’ancien chef du gouvernement, sous la présidence du défunt Jovenel Moïse, a déjà été sanctionné par les États-Unis et le Canada pour son soutien présumé aux gangs armés qui terrorisent la population, ainsi que pour des faits de corruption.
Mario Jean-Pierre