Cela devient en Haïti monnaie courante de se lever au premier jour d’une nouvelle année fiscale sans budget. En effet, puisqu’aucun projet de loi de finances n’a été voté au Parlement pour devenir budget, celui de l’année 2017-2018, adopté en 2018-2019, sera donc reconduit durant ce nouvel exercice alors que les problèmes socio-économiques deviennent plus complexes et plus nombreux.
Nous nous réveillons avec cette crise politique qui asphyxie l’ordre de l’économie nationale empêchant ainsi la reprise des activités où les grands défis macro-économiques n’ont jamais été relevés : un déficit budgétaire d’ordre 50 milliards de gourdes environ durant les deux dernières années fiscales écoulées, un taux d’inflation de 19,1% en glissement annuel, jamais réalisé depuis une décennie, un taux de chômage de plus de 60% et un taux de croissance de 1% en 2018-2019 et est prévu , toute proportion gardée, à -1,1% durant l’année fiscale en cours (2019-2020) , un tel taux négatif a été enregistré depuis 2010 (-5,4%) à cause du séisme du 12 janvier ayant détruit la ville de Port-au-Prince, alors que le taux de croissance démographique s’élève à 1,4% annuellement ; un taux de change de 95 HTG pour un dollar où la valeur de la monnaie locale s’est détériorée de plus de 30% en moins d’une année.
Outre tout cela, Haïti a des dettes énormes auprès de ses partenaires tel que le Venezuela.
Autrefois Perle des Antilles, Haïti comporte aujourd’hui de millions de personnes qui n’ont pas le minimum à vivre en plein 21e siècle, à savoir sur chaque 100 personnes, 20 vivent en dessous du seuil de pauvreté à moins de 100 gourdes par jour.
Voilà comment est peinte la situation sociale et économique du pays où tous les indicateurs sont au rouge et sans oublier que l’aiguille se pointe sur « Empty » concernant les produits pétroliers se traduisant par une rareté de gaz dans les stations d’essence de manière récurrente .
Comment l’État va-t-il s’y prendre pour sortir de ce marasme économique et de cette crise politique avant même de voir poindre cette crise électorale qui s’annonce au deuxième lundi du mois de janvier de 2020?
ATREPA (Atelier de Travaux de Recherches Économiques pour mieux Préparer l’Avenir)