Le pays a-t-il connu des dirigeants aussi insouciants de la détresse de la population ? 11 mois après que les gangs de Martissant n’ont de cesse de tuer, enlever, violer et voler la population, la situation ne fait qu’empirer (gang yo ap vale teren ! ) sous les regards insouciants des dirigeants. Comme si cette insécurité chronique était une fatalité. Et pourtant, on se le rappelle, jusqu’en 2014, avec l’application du Plan de sécurité métropolitain (PSM), de l’ancien gouvernement dirigé par Laurent Lamothe, le pays empruntait la voix du changement, la population vaquait librement à ses affaires, Haïti rouvrait ses portes aux touristes et surtout la vie nocturne dans la zone métropolitaine était en fête. Ce, malgré les conséquences gravissimes laissées par le séisme dévastateur de 2010.
Ces profiteurs n’en ont cure de la propagation des gangs dans les quartiers de la zone métropolitaine. Ils ont leurs luxueuses en République dominicaine, aux États-Unis, au Canada… grâce à la mamelle de la corruption et leurs familles y vivent tranquillement. Même leurs moments de divertissement ne se font plus en Haïti. Chaque week-end, ils partes vers d’autres cieux.
À preuve, pour performer, l’ancien président de la République, Michel Martelly de son d’artiste Sweet Micky, a préféré essuyer refus après refus dans la diaspora haïtienne vivant en France, en République dominicaine, aux Etats-Unis d’Amérique, etc., mais pas en Haïti. Or, il partage le pouvoir avec l’équipe d’Ariel Henry, du SDP, de la Fusion de l’Unifos et alliés après l’assassinat du présent Jovenel Moïse. Peut-être est-il prudent, quand on se souvient de la raclée qu’avait subie son allié occasionnel et porte-parole du SDP, Me André Michel, à cause de la frustration des citoyens contre la gestion de l’équipe actuelle au pouvoir.
La vie nocturne dans la zone métropolitaine est morte. Port-au-Prince, Pétion-Ville, Delmas, Tabarre et même Croix-des-Bouquets ne dansent plus leur troubadour au couleur local, leur Compa direct original, leurs anciennes aires qui leurs rappellent leur culture, leurs mœurs et leurs vieilles habitudes jusqu’à la nuit. Ces villes ne vivent plus de leurs restaurants-dansant, de leurs cinémas, de leurs bals et autres divertissements nocturnes. Elles ne regardent plus leurs matchs de football sous les réverbères du stade Sylvio Cator. La capitale songe à ces animations nocturne : foot-ball, basket-ball, DJ (tisourit). Nos villes se plient quotidiennement sous la pluie des balles des gangs s’opérant sous le regard indifférent des soi-disant dirigeants.
Jean-Samson Etienne